«Nous formulons l'espoir de voir l'ensemble des autres captifs algériens et étrangers recouvrer rapidement la liberté» L'Expression: Trois otages européens viennent d'être libérés. Quelle est la réaction d'Alger? Avez-vous des nouvelles des autres otages algériens? Amar Belani: Comme nous nous sommes félicités, il y a quelques jours de cela, de la libération de trois de nos sept otages détenus au nord du Mali, nous nous réjouissons également de la libération des trois otages européens même si les conditions qui ont entouré leur élargissement ne sont pas encore tout à fait claires et nous formulons l'espoir de voir l'ensemble des autres captifs algériens et étrangers recouvrer rapidement la liberté. Concernant les nouvelles des otages algériens, comme le rappelait récemment M.Medelci lors du point de presse avec son homologue français, pour des raisons évidentes de sécurité et afin de ne pas compliquer la tache de ceux qui activent pour la libération de nos collègues, nous ne pouvons pas entrer dans les détails mais ce que je peux vous affirmer c'est que l'Etat algérien est pleinement mobilisé afin que nos quatre compatriotes puissent retrouver leur liberté aussi rapidement que possible. La Libye a réussi ses élections. M. Medelci a-t-il félicité les responsables libyens afin notamment de dégeler le climat froid encore qui a caractérisé les relations entre les deux pays, au lendemain de la chute du régime El Gueddafi? Le ministre Medelci a eu l'occasion de féliciter de vive voix son homologue libyen lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe qui s'est tenue récemment à Alger. Bien entendu, nous adressons nos félicitations au peuple libyen pour le bon déroulement de ces élections qui constituent une étape historique sur la voie de l'édification d'institutions démocratiques pour la prise en charge des aspirations du peuple libyen frère à la paix, à la sécurité, à la concorde et au développement. Y a-t-il un changement dans la position algérienne en ce qui concerne la crise malienne, notamment après la visite qu'a effectuée en Algérie le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius? Je crois que le ministre Medelci et le ministre délégué Messahel se sont abondamment exprimés sur cette question au cours des derniers jours. Pour faire court, je vous dirai que l'Algérie restera solidaire du Mali dont nous souhaitons la consolidation de l'ordre constitutionnel, que l'intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays doivent être absolument préservées et que la lutte déterminée contre les groupes terroristes et les agents du crime transnational organisé doit conserver une attention prioritaire. Pour le reste, l'Algérie fait confiance au sens des responsabilités des différentes parties prenantes maliennes pour que les revendications légitimes, des uns et des autres, soient prises en charge dans le cadre d'un dialogue sérieux et responsable pour trouver une solution négociée à la crise du Nord Mali. Solution négociée. Mais avec quelle option, politique ou militaire? Bien que n'excluant aucune hypothèse, nous estimons que l'option militaire, tout de suite, n'est pas la solution idoine et qu'aujourd'hui, c'est la solution politique qui doit prédominer et cette question fait d'ailleurs, actuellement, l'objet d'une convergence tant au niveau africain qu'international. La situation en Syrie se détériore de plus en plus. Le Conseil de sécurité est dans une impasse vu la position de la Chine et de la Russie. Dans quel camp se positionne l'Algérie? Ce pays frère traverse une situation extrêmement douloureuse qui nous préoccupe au plus haut point. M. Medelci avait eu à dire, déjà en juin 2011, que ce qui s'y déroule en termes de violences et d'attentats est inacceptable et nous constatons, malheureusement, que les choses ont empiré depuis et que cela comporte désormais de sérieux risques pour l'intégrité du tissu social et confessionnel syrien ainsi que pour la stabilité et la sécurité des pays du voisinage. L'Algérie n'a eu de cesse, notamment à travers la Ligue arabe et sa participation active aux travaux du comité ministériel sur la crise syrienne, de plaider fermement pour l'arrêt immédiat et total des violences, d'où qu'elles viennent, et pour l'ouverture d'un dialogue politique inclusif entre toutes les parties prenantes syriennes en vue d'asseoir, à l'abri de l'ingérence étrangère, une solution durable et pacifique qui serait l'expression du libre choix du peuple syrien et qui préserve le respect de l'unité, de l'intégrité et de la souveraineté de la Syrie. C 'est dans cette perspective que nous avons soutenu le plan de M.Kofi Annan et que nous avons formulé l'espoir de voir la réunion de l'opposition syrienne au Caire ainsi que la déclaration de consensus adoptée à Genève par le groupe d'action servir d'amorce à une solution consensuelle à même de permettre aux Syriens de trouver la voie d'une sortie de crise.