Alors que son prix n'était que de 35 dinars avant le Ramadhan, la courgette a pris son envol, atteignant, hier, les 120 dinars le kg sur le marché, talonnée par la carotte 100 dinars et la salade 90 dinars.... Le jeune vendeur ne s'est, finalement, pas trompé. A une ou deux exceptions près, les prix des fruits et légumes affichés, sont pratiquement les mêmes au niveau de tout le marché de Kouba. De la courgette, légume très prisé durant le mois de Ramadhan, à la carotte qui tente de lui ravir la vedette, tous les produits exposés à la vente ont connu une hausse vertigineuse ces trois derniers jours. Alors que son prix n'était que de 35 dinars, il y a seulement une semaine, la courgette s'est vue pousser des ailes, atteignant les 120 dinars le kg, hier, sur le marché. Cette hausse que rien ne justifie, c'est du moins ce que nous ont affirmé des fellahs, est l'oeuvre des commerçants détaillants qui ont décidé, de leur propre chef, d'augmenter les prix. Faisant fi des règles en matière de pratiques commerciales, et profitant de l'absence de contrôle, certains ont doublé, voire triplé les prix de nombreux produits pour faire fructifier leurs affaires. Et comme le mois de Ramadhan est une période très propice, ils ont fait monter les enchères, ne laissant aucun légume, aucun fruit à la portée de toutes les bourses. D'ailleurs, on s'étonne du prix affiché par la carotte vendue à 100 dinars le kg contre 60 dinars avant le Ramadhan. En certains endroits, elle a atteint la barre des 150 dinars le kg! Pourtant, la demande n'est pas très forte, comparée à la courgette, la laitue ou la tomate. Au marché de gros de Khemis El Khechna, nous l'avons trouvée à 35 dinars, comment se fait-il que des commerçants vendent la laitue à 120 dinars le kg? Même si au marché de Kouba elle est affichée à 90 dinars, un certain nombre de clients affirment qu'ils ne parviennent pas à l'acheter, et préfèrent se rabattre, plutôt, sur la tomate, fruit disponible et beaucoup moins cher. Son prix? 40 dinars qui nous laissent, tout de même, loin des 160 dinars qu'elle avait affichés, l'année dernière. Malgré une réduction de la consommation pendant le mois sacré, la pomme de terre est, elle aussi, chère sur le marché. Ecoulée à 60 dinars, ce tubercule remplace souvent la courgette pour préparer certains plats durant le mois de Ramadhan. Certes, manger de la «dholma» à base de courgettes c'est beaucoup mieux que la «dolma» à base de pomme de terre, mais vu la différence de prix, de nombreuses familles optent pour le second. Que dire des fruits, sinon que leurs prix sont inabordables, à l'image du raisin proposé, samedi, à 200 dinars le kg. La pastèque ne veut pas descendre, elle, sous la barre des 35 dinars le kg. Quant au melon dont on dit que la récolte est abondante, il oscille entre 55 et 60 dinars le kg. En guise de dessert, les gens préfèrent acheter des yaourts ou préparer eux-mêmes leur flanc plutôt qu'acheter un kg de raisin ou de pommes. Désertant les étals, les clients ont pris d'assaut les boucheries du coin. Pourtant, les prix de la viande ont, eux aussi, pris leur envol. 1040 dinars le kg de viande de mouton, c'est le prix affiché par ce boucher dont la boutique est assaillie de clients qui se bousculent pour être les premiers servis. Observant la scène, un passant n'a pas manqué de faire cette subtile remarque: «On dit que les Algériens n'ont pas d'argent, pourtant ils se bousculent pour acheter de la viande à 1040 dinars le kg.» N'empêche, ce ne sont pas ces clients qui sont à blâmer, mais les services spécialisés du ministère du Commerce, particulièrement la direction du contrôle des prix à qui revient la tache de veiller au respect de la réglementation en vigueur. Combien sont-ils à sortir sur le terrain et combien sont-ils ceux qui inspectent régulièrement les marchés et dressent des contraventions à l'encontre des commerçants véreux. Tout compte fait, c'est l'absence de contrôle et de sanctions qui sont à l'origine de ces hausses répétées et de ces écarts de prix entre le marché de gros et ceux de détail.