3000 ans d'histoire et de rêve s'offrent sans réserve aux âmes assoiffées de poésie. La Médina Méditerranéa, c'est l'évasion onirique à la portée de tous. Une opportunité à nulle autre pareille d'aller à la rencontre des Djins dociles et bienveillants qui ont fait le bonheur d'Aladin, de Shéhérazade, qui ont apprivoisé les sultans insomniaques et qui ont longtemps bercé notre enfance. En plein pôle touristique de Hammamet, à une demi-heure de l'aéroport de Tunis, et à quelques 300 mètres de la mer, se dresse une forteresse à l'abri des empreintes du temps et des voyageurs empressés. C'est l'unique occasion où M.Hassan, le représentant de l'Ontt (Office national du tourisme tunisien), d'habitude si réservé, a laissé libre cours à des envolées lyriques mettant en avant son talent de redoutable vendeur de rêves. «Je n'ai rien à dire. Ce joyau parle de lui-même», a-t-il dit. Dans quelle encre tremper sa plume et à quelle palette emprunter ses couleurs pour décrire l'indescriptible, dire ce que l'homme ne voit jamais sans croire qu'il est des «éclats» de paradis, quelque part, épars sur la terre. La médina. Un endroit où le soleil et la lune refusent de se disputer les lieux, communient, comme tout ce qui compose la beauté de ce site, sauvage et civilisé à la fois, ensauvagé en somme. N'est-ce pas à un endroit pareil que Rimbaud pensait en posant une question avant que d'y répondre l'instant, le vers d'après? «Elle est retrouvée. / Quoi? L'éternité. / C'est la mer allée au soleil.». 3000 ans d'histoire, et autant, sinon plus, devant soi. Avec une splendeur jamais démentie. Ne voilà-t-il pas une bien «commode» façon de s'en aller frapper bravement à la porte de l'éternité. La Médina le peut, qui charme les êtres, les coeurs, les astres et la lumière. Il n'y fait ni jour ni nuit. Normal, les ombres de l'histoire, toujours, sont façonnées par des doigts mutins d'une lumière sans fard, timide mais ensorcelante. Force et faiblesse de la Médina. Comme pour narguer le temps, les normes et la chronologie, un nouveau concept touristique vient de naître pour se tailler illico une part de lion dans les coeurs des millions d'amateurs du beau. A première vue, la forteresse vous prend, vous envoûte, pour ne plus vous lâcher. Par sa structure majestueuse et fière, pareille aux plus belles de l'histoire, elle invite l'âme au voyage bien avant le corps à y accéder. Ici, «L'Invitation au voyage» de Baudelaire s'accommode de ces visions, où tout y est «calme, luxe et volupté». Plus qu'une découverte, ce chef-d'oeuvre au mille facettes, technologiques, artistiques, architecturales, historiques et autres, est victoire sur le temps, un concentré de merveilles volées, à l'égal de l'exploit de Prométhée, aux mains outrageantes du temps. L'utile y reconnaît sans peine l'agréable, ces deux indomptables quêtes y sont merveilleusement alliées sur cette aquarelle que l'homme et la nature se sont évertués à composer et à préserver pour le plus grand bonheur de tous.