Le feuilleton Amar Ghoul n'a pas livré tous ses secrets. Alors qu'on prête à Amar Ghoul l'intention de créer son propre parti, il observe un silence assourdissant. Le dernier en date à évoquer ce dossier devant les journalistes est le secrétaire général du mouvement El Islah. En effet, Hamlaoui Akouchi a annoncé que «ceux qui ont placé Amar Ghoul à la tête de liste à Alger savaient assurément ce qu'ils faisaient». Le cas de l'ancien ministre est l'exception dans la déroute collective des islamistes aux législatives du 10 mai. Le refus de la nouvelle stratégie de son parti est motivée par «son obstination à demeurer dans l'Exécutif et sa performance électorale à Alger», une manière d'expliquer la position et la conception politiques supposées de Amar Ghoul. Présenté dans une telle caricature, Ghoul plus prompt habituellement à faire des démentis, n'a pas osé intervenir, réagir et communiquer sur ce sujet. «On n'est toujours pas assuré de la véracité de cette information qu'on a découverte par voie de presse», a indiqué le président du conseil consultatif, M.Saïdi, cité par TSA. Abderezak Mokri, quant à lui, refuse carrément de s'exprimer à ce sujet. Le bureau national du parti a démenti de son côté l'adhésion massive d'un certain nombre de cadres au nouveau parti de Ghoul. En tout cas, la question de Amar Ghoul et les prochaines élections locales seront les deux principaux points à l'ordre du jour de la session ordinaire du «madjliss echoura» du MSP, prévu pour les 27 et 28 juillet à Alger. Amar Ghoul qui n'a jusqu'ici pas présenté sa démission à son parti, sera convoqué pour être entendu par les membres du madjliss echoura. S'il ne répond pas à la convocation, il risque tout simplement son exclusion du parti, selon certaines sources. Depuis sa publication sur la page Facebook de Amar Ghoul, l'annonce de la création d'un nouveau parti fait craindre une hémorragie au sein du MSP et d'autres partis de la même mouvance. Le MSP, un des partis les mieux lotis sur la scène politique, risque fort bien de connaître le même sort qu'El Islah et En Nahda. Par ailleurs, tout cela n'est pas étranger dans le paysage politique. Les guéguerres au sein des partis et leur éclatement sont devenus le premier sport national. Sur fond de statu quo général, les luttes internes font rage. Elles sont motivées en priorité par le positionnement «participationniste» pour les uns et les batailles en prévision des joutes présidentielles pour les autres. Alors que les 22 partis «Sanafir» ont pris congé de la scène politique, la création de nouveaux partis politiques semble être l'unique voie ou solution indiquée à l'approche des élections locales d'octobre prochain et l'échéance de la présidentielle. Toutefois, d'autres partis ayant tenté l'expérience de participer à la gestion du gouvernement y ont laissé des plumes. Le MSP ou la formation du défunt Nahnah, est traversé par une crise interne aiguë, conséquence de la décision du madjliss echoura de ne pas participer au prochain gouvernement.