Des budgets estimés à des milliards de dinars ont été injectés dans ce sens pour absorber le chômage, en vain. La politique de création d'emploi a encore une fois échoué. Le dernier rapport de l'Office national des statistiques (ONS) l'illustre parfaitement. L'enquête effectuée en 2010 démontre que plus d'un million d'Algériens étaient au chômage. Le taux de chômage au niveau national s'établit à 10% sur une population en âge de travailler de 25.922.000 individus, soit 72,4% de la population totale du pays. Pourtant, différents dispositifs de création d'emploi ont été mis en place depuis plusieurs années tels que l'Ansej et la Cnac. En plus, des Assises nationales de l'emploi ont été organisées à plusieurs reprises. L'état n'a pas lésiné sur ses moyens. Des budgets estimés à des milliards de dinars ont été injectés dans ce sens pour absorber le chômage, en vain. Le résultat est loin d'être reluisant. Ce phénomène endémique touche une large couche de la population. Que ce soit en milieu urbain ou rural, le taux de chômage reste élevé et représente respectivement 10,6% et 8,7%. Sur ces 1.076.000 inactifs, 32,3% sont des femmes, pour un taux global de chômage féminin de 19,1%, alors qu'il n'est que de 8,1% chez les hommes. Le chômage affecte tout particulièrement les jeunes avec 21,5% des 16-24 ans sans emploi, ce qui équivaut à un jeune actif sur quatre, dont 18,6% d'hommes et 37,4% de femmes. Pis encore, ce sont les diplômés qui n'arrivent pas à décrocher un travail dans le monde professionnel. «Dans le contexte général d'une société caractérisée par un chômage d'insertion, le taux de chômage des diplômés dépasse largement celui des non-diplômés, notamment celui des diplômés de l'enseignement supérieur qui atteint le triple de celui observé auprès de la population non diplômée», est-il analysé dans l'enquête de l'ONS. Les universitaires et plus particulièrement les diplômés sont majoritaires. Alors que le taux de chômage s'établit à 7,3% auprès de la population n'ayant aucun diplôme, 12,5% auprès des diplômés des instituts et écoles de la formation professionnelle, il atteint 21,4% des diplômés de l'enseignement supérieur. L'inefficacité des dispositifs de création d'emploi est également traduite par le marché informel qui prend des proportions alarmantes. Selon l'enquête de l'ONS, ils sont environ 4 millions d'Algériens à travailler dans l'informel. Ce créneau a connu une progression vertigineuse durant la décennie écoulée. «L'évolution entre 2001 et 2010 de l'emploi informel, fait ressortir une progression nettement plus rapide de ce type d'emploi par rapport à l'emploi structuré. En effet, l'effectif est passé de 1.648.000 à 3 921.000, soit une population qui a plus que doublé en l'espace de dix ans, alors que l'emploi structuré s'est accru de 43,1% durant cette même période», relève l'ONS. Même si les données de l'ONS datent de 2010, il n'en demeure pas moins qu'elles apportent une preuve sur l'inefficacité des mesures et formules anti-chômage.