Elles sont disséminées à travers les grandes villes du pays, Béchar, Oran, Tlemcen, Annaba, Constantine «Nous avons fui la guerre pour sauver notre vie et celle de nos enfants.» Trois mois après leur arrivée en Algérie, les réfugiés syriens sont confrontés au silence radio des autorités. Ils sont 25 000 à attendre un geste d'apaisement et de soulagement. Eparpillées à travers le pays, des milliers de familles sont livrées à elles-mêmes. C'est la solidarité citoyenne qui les prend en charge depuis, mais, «il y a des limites à tout», disent de nombreux bénévoles. Attendant un geste désespérément, Mohamed D. père de famille supplie: «S'il vous plaît, je suis avec mes cinq enfants et je vous assure que je n'ai pas de quoi payer ni l'hôtel ni la restauration». Des familles avec des enfants en bas âge, passent des nuits à la belle étoile, sans qu'aucun organisme officiel ne s'en soucie. Elles sont disséminées entre les grandes villes du pays, Béchar, Oran, Tlemcen, Annaba, Constantine et autres villes de l'intérieur. Elles se plaignent également du problème de la carte de séjour qui les oblige à quitter le pays dans les trois mois qui suivent leur arrivée en Algérie. «Notre pays connaît une situation instable. Nous avons fui la guerre pour sauver notre vie et celle de nos enfants», ont-elles avancé. Disposition portant l'obligation de quitter le pays, après trois mois de séjour, doit être supprimée pour l'instant ou élargie jusqu'à la cessation des violence contre les populations civiles en Syrie. Autrement, ces Syriens seront considérés comme des passagers en situation illégale, donc expulsés ou emprisonnés d'office, regrette-t-on. Joint par téléphone, le chargé de la communication du ministère de la Solidarité répond: «Le rôle du ministère de la Solidarité vient en second lieu, après le ministère des Affaires étrangères. Ce n'est qu'après les orientations et les instructions des Affaires étrangères que l'on peut intervenir sur le terrain pour aider les réfugiés», a-t-il affirmé. L'exigence de la solidarité nationale passe par l'identification du nombre de personnes et familles à prendre en charge, ainsi que le caractère des séjours des réfugiés en tant que tels. Nos tentatives de joindre les services des Affaires étrangères pour de plus amples informations sur le sujet, se sont avérées vaines. De son côté, Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh), a affirmé avoir reçu une commission de représentants des réfugiés syriens à titre humanitaire. «J'ai eu des contacts avec les représentants de la commission des réfugiés syriens à titre humanitaire, mais pas en tant qu'opposition», dit-il, avant d'ajouter que ces représentants «n'ont pas demandé des aides matérielles, mais de ne pas être expulsés vers la Syrie». Les représentants des réfugiés politiques syriens ont demandé de choisir leur destination par eux-mêmes, a précisé le président de la Cncppdh. Avançant le chiffre de 25.000 réfugiés syriens en Algérie, Maître Ksentini précise que ce sont des chiffres officiels qui ont été donnés par des officiels syriens. Pour rappel, le chiffre avancé il y a quelques jours par d'autres représentants des réfugiés syriens était de 10.000. Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, dira à ce propos: «Notre aide humanitaire aux réfugiés syriens ne souffre d'aucune ambiguïté. Mais en tant que syndicalistes, nous n'avons pas d'interlocuteurs syriens en face», lors d'une rencontre à la foire «Dar Ramadhan», portant sur la réhabilitation de la production nationale organisée au siège de l'Ugta. Par ailleurs, un nombre indéterminé de citoyens, sest approché du comité d'aide et de solidarité avec les réfugiés syriens en Algérie (Casrsa), afin d'apporter leurs contributions. Kamel, 40 ans environ, fonctionnaire, marié, avance: «Chaque fois que je passe devant les réfugiés, je les aide. Mais, il serait plus juste de les aider dans un cadre organisé», dit-il. «Nous pouvons les aider au moins pour passer une fête de l'Aïd dans la joie et l'esprit de fraternité. Il y a beaucoup d'Algériens qui vivent en Syrie depuis longtemps», ajoute Kamel. Lancé par des cadres et des citoyens, le comité Casrsa (Comité d'aide et de solidarité avec les réfugies syriens en Algérie), commence à recevoir des soutiens de part et d'autre afin de venir en aide aux réfugies syriens en Algérie. Email du comité:[email protected]