A Téhéran, Walid Mouallem affirme que la Syrie vaincra les rebelles soutenus par l'Occident et les monarchies du Golfe La situation demeurait confuse hier à Alep, où des informations contradictoires sont distillées, notamment par la rébellion au moment où le ministre des Affaires étrangères syrien effectuait une visite en Iran. De violents combats se déroulaient hier à Alep, située à 355 km au nord de Damas, où les rebelles retranchés dans plusieurs quartiers résistaient aux assauts de l'armée, notamment à Salaheddine, un bastion des insurgés, selon des militants. Le chef des rebelles le colonel Oqaidi a accusé le régime de vouloir «commettre un massacre, comme à Homs», épicentre de la contestation qui a payé un lourd tribut depuis le début du soulèvement contre le régime du président Bachar Al Assad en mars 2011. «Nous nous attendons à ce qu'ils commettent un très grand massacre et nous appelons la communauté internationale à intervenir pour empêcher ces crimes», a-t-il encore dit. Par ailleurs, le Conseil national syrien (CNS), principal groupe de l'opposition, a réclamé hier une réunion «d'urgence» du Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher les massacres de civils que le régime s'apprête à commettre, selon lui, à Alep. A Téhéran où il est arrivé hier matin, Walid Mouallem, chef de la diplomatie syrien, a affirmé que les rebelles seront vaincus à Alep, indiquant qu'à Alep les rebelles seront «sans aucun doute vaincus», lors d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien Ali Akbar Salehi. «Toutes les forces anti-syriennes se sont rassemblées à Alep pour lutter contre le gouvernement et elles seront sans aucun doute vaincues» par les forces armées syriennes, a déclaré M.Mouallem, ajoutant que «le peuple syrien se bat aux côtés de l'armée» contre les rebelles. L'armée mène depuis samedi matin une violente offensive sur Alep, deuxième ville et poumon économique du pays, afin d'en déloger les insurgés. M.Mouallem a accusé «le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Turquie et les pays étrangers à la région d'empêcher la fin des affrontements» en soutenant les rebelles et en leur fournissant des armes. «La Syrie est la cible d'un complot mondial dont les agents sont les pays de la région», a déclaré M.Mouallem, estimant que «le peuple syrien est déterminé à vaincre le complot». «La Syrie a des capacités militaires importantes et peut se défendre», a-t-il ajouté. M.Mouallem a affirmé que des combattants étaient entrés en Syrie depuis la Turquie et l'Irak voisins. «Les terroristes qui entrent en Syrie depuis la Turquie sont de nationalité libyenne, tunisienne et égyptienne et ceux qui sont entrés en Syrie depuis l'Irak et ont été arrêtés sont membres d'Al Qaîda», a-t-il dit. M.Mouallem a également demandé au gouvernement libanais d'empêcher «des terroristes d'entrer en Syrie depuis son territoire». M.Mouallem a encore rapporté que «les points de vue de l'Iran et de la Syrie sur la situation en Syrie sont totalement conformes». L'Iran, principal allié régional du régime du président Bachar Al Assad, accuse les pays occidentaux et les monarchies du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite et le Qatar, de soutenir politiquement et militairement la rébellion. Pour sa part, M.Salehi s'est dit certain que «le peuple syrien vaincra» face aux rebelles et aux pays qui les soutiennent. «Nous assistons à un complot brutal mené par plusieurs pays à la tête desquels se trouve le régime sioniste», a affirmé M.Salehi en demandant aux pays de la région de «réfléchir (...) aux conséquences néfastes» de leur politique de soutien aux insurgés. Mardi, le chef d'état-major adjoint des forces armées iraniennes, le général de brigade Massoud Jazayeri, a averti que les alliés de la Syrie «ne permettront pas un changement de régime» à Damas et «porteront des coups décisifs aux ennemis» en cas d'intervention dans le conflit. M.Mouallem devait également rencontrer Saïd Jalili, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, ainsi que le président du Parlement, Ali Larijani. Une importante délégation économique syrienne avait effectué cette semaine une visite en Iran et signé un accord pour exporter de l'électricité depuis l'Iran via l'Irak. Les monarchies du Golfe et les Occidentaux ont appelé au départ du pouvoir de M.Assad en Syrie.