Après une courte pause observée samedi soir, les combats ont repris de plus belle, hier, dans la grande ville d'Alep au deuxième jour d'une grande offensive lancée par l'armée syrienne contre les rebelles retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Pour les autorités, cette offensive d'envergure vise à libérer le poumon économique du pays, des « terroristes ». « L'armée syrienne a commencé une opération très délicate pour éradiquer le terrorisme, faire régner l'autorité de la loi et libérer les Alépins des terroristes envoyés de différentes régions du monde pour faire tomber l'Etat et semer le chaos » écrit le journal officiel Al-Watan. Le quotidien affirme que les « Djihadistes » à Alep sont de différentes nationalités : tunisienne, afghane, koweitienne, tchétchène, saoudienne, égyptienne et française. En visite à Téhéran, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Al Mouallem, a assuré que les rebelles à Alep seront « sans aucun doute vaincus ». Le ministre a accusé « le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Turquie et des pays étrangers à la région d'empêcher la fin des affrontements, en soutenant et en armant les rebelles ». Principal groupe de l'opposition établie à l'étranger, le Conseil national syrien (CNS), a réclamé, hier, une réunion « d'urgence » du Conseil de sécurité de l'ONU pour « empêcher les massacres de civils que le régime s'apprête à commettre ». Le CNS appelle également les pays amis du peuple syrien à imposer une zone d'exclusion aérienne et à instaurer des zones sécurisées pour quelque deux millions de déplacés ». La veille, son président, Abdel Basset Sayda a demandé aux « partenaires » du CNS d'armer les rebelles, assurant que Bachar Al Assad devrait être jugé pour « des massacres » excluant tout compromis politique. « L'exemple yéménite ne peut pas s'appliquer à la Syrie » a-t-il souligné en référence à l'amnistie accordée au président yéménite Ali Abdallah Saleh après son départ du pouvoir. M. Sayda a annoncé qu'il allait discuter « avec les groupes rebelles présents sur le terrain d'un gouvernement de transition qui serait dirigé par une personnalité engagée dans le soulèvement dès son déclenchement ». L'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan a exprimé, lui, sa préoccupation quant à la situation autour d'Alep, appelant la « communauté internationale » à « s'unir pour persuader les parties concertées d'une transition politique ».