Ceux qui avaient prédit un retour à la normale juste après la première semaine de Ramadhan, se sont plantés. La hausse des prix continue et la courgette vend chèrement sa peau. «Ce n'est pas de la salade, c'est de la laitue...» C'est comme ça qu'un commerçant a essayé de se justifier auprès d'une cliente qui lui avait demandé pourquoi il vendait de la salade à 100 dinars le kilo, alors que le marchand d'à côté l'avait affichée à 90 dinars. Pour attirer les clients, les commerçants sont prêts à tout. Comme ce détaillant qui prétend que les poivrons qu'il écoule proviennent du Maroc. Ceux qui avaient cru que les prix des fruits et légumes allaient chuter dès la première semaine de Ramadhan se sont trompés sur toute la ligne. Après une légère accalmie observée durant quatre ou cinq jours, la hausse des prix a repris de plus belle, plongeant de nouveau dans le désarroi les ménages, particulièrement les bas revenus. «A tout seigneur, tout honneur». Alors qu'elle avait amorcé une légère baisse, passant de 140 dinars à 60 dinars, la courgette fait de nouveau parler d'elle, en s'affichant au marché de Ben Omar (Kouba), hier, à 100 dinars le kg. La moins chère, c'est-à-dire celle de moindre qualité, est proposée à 70 dinars le kg. Tout comme la carotte qui nargue les nombreux clients, en s'affichant à 80 dinars le kg contre 60 dinars, il y a trois jours seulement. Quant à la pomme de terre, beaucoup s'interrogent sur sa hausse surtout durant le mois sacré où la consommation diminue parce que les jeûneurs lui préfèrent la courgette plus digeste et surtout moins lourde pour l'estomac. Vendue essentiellement par des commerçants ambulants, elle se stabilise autour de 60 dinars le kg sur le marché. D'ailleurs, les rares clients qui se présentent devant les marchands pour en acheter, rebroussent, aussitôt, chemin, à la vue des prix affichés. C'est le cas de ce septuagénaire coiffé d'un chapeau de paille pour se protéger du soleil, qui est reparti aussi vite qu'il est arrivé, malgré les appels pressants du commerçant qui essayait de le retenir. Malgré une abondance de la production, les haricots verts font de la résistance, en s'affichant entre 100 et 120 dinars le kg. Certes, on est loin des 160 dinars qu'ils avaient affichés avant le début du mois de Ramadhan, mais beaucoup considèrent ce prix encore très élevé. Très demandés, eux aussi, en cette période, les haricots rouges ont toujours la cote, en s'écoulant à 160 dinars le kg. Si dans la région Nord, la tomate est disponible et exposée, en moyenne, à 50 dinars le kg, dans le sud du pays, par contre, elle se fait désirer et se vend à 200 dinars le kg! Elle n'est pas la seule, la salade a également, atteint un prix record, en s'écoulant à 200 dinars le kg! Qu'en est-il des fruits, sinon que la plupart des gens se plaignent de leur cherté, à l'instar du raisin de bonne qualité dont les prix fluctuent continuellement, mais descendent rarement sous la barre des 160 dinars le kg. Même le prix des bananes est considéré comme très élevé. Malgré une diminution de la consommation durant le mois de Ramadhan, ce fruit importé est commercialisé autour de 140 dinars le kg. Alors que son prix ne devrait pas excéder les 25 dinars, la pastèque vend cher sa peau, en s'affichant à 35 dinars le kg. Comble d'ironie, c'est devant les étals des boucheries que les clients se pressent et font la queue pour acheter de la viande. Celles qui font face à la mosquée sont toujours noires de monde. Au vu des prix affichés, on ne peut pas dire pourtant que la viande est donnée, puisque vous ne l'avez pas à moins de 940 dinars le kg. Quant au gigot, il est cédé à 990 dinars, «aich ya guellil.»