Signe de l'influence toujours prégnante de l'armée, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et ministre de la Défense sortant, conserve son poste Le Premier ministre égyptien désigné, Hicham Qandil, a choisi les membres de son gouvernement qui comptera plusieurs personnalités sortantes, en particulier les ministres des Affaires étrangères, des Finances et de la Défense, a annoncé hier la télévision d'Etat. Plus d'un mois après l'investiture du président islamiste Mohamed Morsi, M.Qandil a accueilli les ministres de son futur cabinet, qui doit être formellement présenté aujourd'hui. Signe de l'influence toujours prégnante de l'armée, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et ministre de la Défense sortant, conserve son poste, a indiqué une source militaire. M.Tantaoui fut pendant vingt ans ministre de la Défense sous Hosni Moubarak puis a gardé cette fonction après la chute de ce dernier en février 2011. En tant que chef du CSFA, à qui M.Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant sous la pression de la rue, il a été le premier personnage de l'Etat jusqu'à l'investiture de M.Morsi fin juin dernier. Les ministres sortants des Finances Momtaz al-Saïd et des Affaires étrangères Mohammed Kamel Amr gardent également leur portefeuille, selon la télévision Nile News, qui n'a pas donné la liste complète du nouveau gouvernement. Le ministère de l'Intérieur, qui était détenu par Mohammed Ibrahim, passe en revanche à Ahmed Gamaleddine, l'un des adjoints du ministre de l'Intérieur et anciennement directeur de la sécurité du gouvernorat d'Assiout, au sud du Caire. Le ministère de l'Education reviendra à Mostafa Mossaad et celui du Logement à Tarek Wafik, deux personnalités issues de la formation politique des Frères musulmans, le Parti de la Liberté et de la Justice, a fait savoir le PLJ. Le président Morsi présidera la première réunion du nouveau gouvernement aujourd'hui après la prestation de serment des ministres, a indiqué son porte-parole Yasser Ali, cité par le site Internet des Frères musulmans. M.Qandil était ministre de l'Irrigation dans le cabinet sortant du Premier ministre Kamal al-Ganzouri, nommé l'an dernier par les militaires et chargé pour le moment d'expédier les affaires courantes. Le Premier ministre désigné, ingénieur diplômé de l'Université du Caire et titulaire d'un doctorat de l'Université de Caroline du Nord, a assumé de hautes fonctions au sein de l'administration égyptienne, notamment au sein du ministère de l'Irrigation. M.Qandil, chargé le 24 juillet par M.Morsi de former le nouveau cabinet, avait assuré que son gouvernement serait composé de technocrates et que le choix de ses ministres «ne serait pas basé sur des orientations» politiques, mais sur la «compétence». Peu connu hors des cercles politiques, M.Qandil se présente comme un homme religieux, déclarant à des journalistes après sa nomination au ministère de l'Irrigation avoir laissé pousser sa barbe «conformément à la sunna». Le Premier ministre désigné a récemment «exhorté toutes les forces politiques et le peuple d'Egypte à nous soutenir dans cette difficile mission». «Nous devons déployer tous les efforts pour réaliser les objectifs de la révolution», a-t-il affirmé. L'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants, connaît depuis la chute de M.Moubarak une sévère crise, marquée par une baisse du tourisme, un effondrement des investissements étrangers, une fonte de ses réserves en devises et une aggravation du déficit budgétaire. M.Morsi, premier président égyptien à ne pas être issu de l'armée depuis 1952, a été investi le 30 juin. Les militaires, qui lui ont remis le pouvoir exécutif hérité de M.Moubarak, disposent en revanche toujours du pouvoir législatif depuis la dissolution de l'Assemblée en juin.