Dotée d'une puissance de 500 MVA, la wilaya de Béjaïa n'en consomme que la moitié. C'est la triste réalité sortant de la bouche même du première responsable de l'entreprise chargée de la distribution de cette énergie. On comprend mieux maintenant pourquoi, le délestage, la solution de facilité, a la peau dure à Béjaïa. Ainsi, les habitants de Béjaïa possèdent l'énergie électrique qui ne leur parvient pas faute de transport. Les habitants se voient souvent pénalisés par des coupures intempestives avec parfois des conséquences dramatiques sur le matériel, les marchandises et vraisemblablement de vies humaines. Voilà une situation, qui perdure depuis des années même si le directeur du Centre de la société de distribution d'électricité et de gaz de l'Est (S.D.E) s'est montré optimiste en ne déplorant que 63 incidents depuis le début de l'été. «Il n'a été déploré, du 1er juin au 20 juillet derniers, que «63 incidents» ayant généré une suspension de courant de 66 minutes contre 72 incidents et 127 minutes de suspension à la même période de l'année 2011, a précisé Abdelaziz Bouchareb lors d'un point de presse animé mercredi dernier. Akbou et Kherrata sont les régions qui endurent le plus les coupures les plus longues. Et pourtant ce n'est pas faute de production. «L'offre est largement suffisante pour répondre aux besoins de la wilaya», a souligné le directeur de la SDE. Si la ressource existe où se situe donc le problème? Pour le premier responsable, celui-ci reste lié à la distribution, qui «occasionnellement pose problème». Laquelle distribution souffre du manque d'équipements. A ce titre, il citera le chef- lieu de wilaya qui n'est alimenté que par un seul départ à partir de la ville d'El-kseur, une ligne de 60 000 KVA (kilo-volt-ampère) sans aucun moyen de secours, pour la relayer en cas de rupture. Un projet est en cours pour lui assurer une autre alimentation à partir de Darguina, à l'est. Mais voilà que ce projet peine à progresser depuis des mois, en raison d'une opposition de quelques riverains, a-t-il déploré. C'est la même explication qui revient souvent chez les responsables pour justifier leur incapacité à faire avancer les projets destinés à améliorer le quotidien des habitants. Une ritournelle propre à tous les secteurs. Elle est tellement en vogue à Béjaïa que presque personne n'y croit présentement. L'avenir n'est pas plein de promesses. M.Bouchareb s'est montré sceptique quant à la poursuite de l'effort d'amélioration, né de l'accroissement des investissements opérés depuis 2011. Les oppositions fréquentes de tiers à la mise en oeuvre de certains projets, les créances non recouvrées cumulées auprès des clients, estimées à 1,34 milliard de dinars, dont 21 milliards pour les seules collectivités locales et les agressions d'ouvrages sont autant de contraintes qui ne sont pas sans se traduire par le blocage de toute initiative d'amélioration des capacités de l'entreprise. L'amélioration des prestations relevée pour la première période de la présente saison d'été, est due aux investissements dont les 280 millions de dinars injectés en 2011, a-ton expliqué. L'effort a été poursuivi en 2012, période durant laquelle pas moins de 400 millions de dinars ont été déjà dépensés pour la création de postes de transformation, la mise en service de nouveaux départs moyenne et basse tension, et la réhabilitation globale du réseau. En attendant, les abonnés de l'entreprise éprouvent d'énormes difficultés dans leur quotidien. Alors que la demande en énergie ne cesse d'augmenter, en raison de l'embellie financière des ménages, l'offre ne suit pas en dépit de la disponibilité du produit. C'est la spécificité de Béjaïa qui s'illustre encore une fois. Ce n'est jamais faute de ressources mais toujours de gestion. Un constat valable dans tous les secteurs d'activité. Les coupures d'électricité se sont faites, certes, moins sentir cette année mais elles étaient touts de même là pour rappeler que rien n'a été réglé et que le risque d'être privé de courant peu survenir à tout instant. Chaque été, depuis maintenant plusieurs années, c'est le même scénario qui se répète. Confrontée à de fortes consommations, l'entreprise de distribution d'électricité opère sans préavis des délestages. A Béjaïa, non seulement cette entreprise n'arrive pas à régler le problème de la distribution mais elle n'a pas anticipé une hausse de la consommation provoquée par le boom économique lié à la hausse des prix du pétrole, ces dix dernières années. La situation pourrait être pire si le programme de logements nouveaux lancé venait à être concrétiser.