Si l'on promet que la télé conduite sera opérationnelle avant la fin de l'année, face à d'autres projets, la DDB se montre impuissante, notamment concernant l'opposition à la ligne de transport du gaz à Aokas. Il n'y aura pas de délestage cet été à Béjaïa. C'est le directeur de distribution de l'électricité et du gaz de Béjaïa (DDB), Abdelaziz Bouchareb, qui le dit, lui qui n'aime pas entendre parler de délestage, lui préférant «perturbations techniques». «Il n'y aura pas normalement de perturbations à Béjaïa sauf en cas de grandes chaleurs» devait tempérer M. Bouchareb lors d'une rencontre, mercredi dernier, avec la presse tenue à l'hôtel Chréa. La canicule fait monter la consommation d'énergie électrique au niveau national au pic de 10 000 mégawats. C'est à ce niveau que Béjaïa risque de connaître des perturbations, la puissance technique et thermique du poste d'El Kseur étant limitée, et ne tenant pas trop sous l'effet de la canicule. D'autres postes peuvent prendre le relais pour palier à cette situation mais certains sont comptés parmi les projets en souffrance. C'est le cas de la ligne de 60 Kv Darguina-Béjaïa qui est à réhabiliter, des postes 60/30 kv à créer dans la commune de Béjaïa et pour la ligne Allaghane-Akbou. La contrainte principale est celle des oppositions qui s'expriment sur plusieurs chantiers de la DDB dont celle ayant longtemps bloqué les travaux du relais de télé conduite de Tala Hamza, vient de connaître un début de solution. «C'est en voie de règlement et le projet est à 80% d'avancement» rassure Abdelaziz Bouchareb. Si l'on promet que la télé conduite, qui devrait améliorer la qualité de service, sera opérationnelle avant la fin de l'année, face à d'autres projets la DDB se montre impuissante, notamment concernant la ligne de transport du gaz au niveau de la localité d'Aokas, à l'est de la wilaya. Le projet est bloqué, au niveau du village de Tidelsine, depuis… 2005, de fait de l'opposition d'un groupe de citoyens. Et du coup, quelque 3500 foyers, entre Souk El Tenine et Melbou, n'ont toujours pas le gaz qui leur est destiné. «Ils n'ont pas fait confiance à une étude algérienne, nous avons alors fait appel à un bureau étranger qui a établi son étude mais rien n'y fait. Nous avons organisé une réunion avec les représentants de la population et tout le monde était sorti convaincu. 48 heures après, retour à la case départ» se désole le wali, Hamou Ahmed Touhami. La DDB bute aussi sur le problème des créances impayées. Jusqu'à la fin de l'année écoulée, elle a compté plus de 228 millions de dinars de créances qu'elle n'arrive toujours pas à faire entrer dans ses caisses. Ses débiteurs sont essentiellement les APC, avec plus de 72% des impayés. Neuf APC sont débitrices : Seddouk, Bouhamza, Amalou, Béjaïa, Timezrit, Akbou, Beni Maouche, Tazmalt et Amizour. «Les APC détiennent des créances importantes. Elles nous demandent d'améliorer la qualité de service mais ne font pas l'effort de payer» a déploré Abdelaziz Bouchareb, qui souhaite la tenue d'une réunion pour débloquer la situation. Mais il n' y a pas que les APC. Les services de sécurité (police, ANP, gendarmerie), les services de la Santé, et ceux de la Wilaya, la Cour et Orascom/Watania sont aussi, à un moindre degré, des mauvais payeurs. A ceux-là, il faudra ajouter les particuliers qui détiennent la grande partie du plus d'un milliard de dinars d'impayés. Une partie relève d'une décision de boycott prise collectivement à Tazmalt, Boudjellil et Beni Mellikeche.Malgré ces contraintes, le chiffre d'affaires de la direction de distribution de Béjaïa a connu une hausse de 11% à fin 2011 avec près de 425 millions de dinars.
