Les soirées ramadhanesques font revivre la paisible ville de Yemma Gouraya, qui, en retrouvant son âme, redevient enfin, la véritable ville côtière et estivale. L'ambiance est montée crescendo dans la deuxième semaine du mois sacré atteignant son pic le dernier jeudi soir. Même si chaque année, les nuits du mois de Ramadhan sont animées jusqu'à une heure tardive, cette année, spécialement, avec l'arrivée du mois sacré au milieu de la saison estivale, l'ambiance semble au summum. Toutefois, chacun choisit de passer ses soirées comme il l'entend. En effet, devenu une tradition à Béjaïa, à l'instar du reste des wilayas d'Algérie, le Ramadhan ne se limite pas seulement au jeûne et à la prière, il est également, le mois des folies, des courses, des sorties de détente et de distractions nocturnes pour les familles notamment. Durant les soirées du mois de Ramadhan, notamment dans sa deuxième semaine, un programme artistique et culturel spécial Ramadhan est proposé par le comité des fêtes, le Théâtre régional de Béjaïa, et la Maison de la culture, gratuitement au public béjaoui dans les différents sites réservés à cet effet: au chef-lieu de wilaya comme dans les autres localités de la wilaya, du Sahel à la vallée de la Soummam. Ce programme propose des pièces théâtrales, des galas artistiques et des variétés, des projections de films et autres conférences-débats. Le summum de l'activité a été atteint sans conteste jeudi dernier. En effet, la paisible ville, la plus culturelle de Yemma Gouraya, la ville des Mille Bougies, a vécu un week-end riche et varié en matière d'animation artistique. Un large choix a été, en effet, proposé au public: gala avec l'Orchestre symphonique national au stade scolaire, un autre plateau de variétés au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa, à la Maison de la culture, et à la place Leonardo Fébonaçi (ex-Brise de mer) et autres qaâdates chaâbies au café Boulouiza et à la place Sidi Soufi. En somme, les Béjaouis ainsi que leurs hôtes de la saison estivale ont eu l'embarras du choix pour décompresser, histoire d'oublier la dure réalité du jeûne pendant la journée, notamment la fin de la semaine dernière où la canicule a sérieusement sévi. Avec le programme concocté par le comité des fêtes, le public de la capitale des Hammadites a eu droit à un large choix. La scène érigée pour la «Semaine du rire» au stade scolaire attenant au siège de la wilaya a été maintenue pour le passage de l'Orchestre symphonique national. Ce dernier dirigé par Sid Ahmed Fellah avec la participation des artistes Nadia Baroud, Asma Djermoune, Hacene Dadi, H'ssinou Fadli et Hakim Salhi, a bercé le nombreux public avec différents styles du riche et varié répertoire national. Idem pour l'autre grand plateau de la soirée de jeudi dernier au Théâtre régional Malek-Bouguermouh, qui s'est avéré trop exigu pour contenir une véritable marée humaine, venue apprécier les Naïma Dziria, Samir Toumi, cheb Faycel et l'autre comédienne Atika. Il fallait bien, somme toute, que les Bougiotes ainsi que leurs hôtes se «permettent» un mois complet pour briser la monotonie et oublier les contraintes quotidiennes.