Contrairement à l'ambiance morose qui caractérise les journées de ce mois sacré de Ramadhan, la vie nocturne s'anime de plus belle dans la capitale des Hammadites. Triste et désertée pendant la journée, elle renoue avec l'atmosphère festive dès la tombée de la nuit. En effet, quelques minutes après la rupture du jeûne, la ville de Béjaïa grouille de monde. Les cafés maures, les cybercafés et les mosquées sont les lieux les plus fréquentés par les Béjaouis. Les grands boulevards et les différentes places publiques, telles que la célèbre place Gueydon, le rond-point de la poste, El-Khemis, Nacéria, Aâmriw, Ihaddaden…, ne désemplissent pas jusqu'à une heure avancée de la nuit. Si la plupart des jeunes préfère s'offrir des moments d'évasion en surfant sur le Net, d'autres personnes aiment s'adonner à des parties de dominos et autres jeux de cartes. Il y a aussi certains noctambules qui flânent à longueur de nuit pour prendre un peu l'air et tenter d'oublier les tracas de la vie quotidienne. La rampe du port, la porte Sarrazine, la Brise de mer et les Oliviers sont les endroits les plus prisés par ces flâneurs. Quant aux amateurs d'art et de culture, ils ont le choix entre la maison de la culture Taos-Amrouche ou le Théâtre régional Malek-Bouguermouh. Les responsables de ces deux institutions relevant du ministère de la Culture n'ont pas d'ailleurs manqué de mettre le paquet en ce mois de Ramadhan. Des programmes riches et variés ont été concoctés pour la circonstance. La direction de la maison de la Culture qui préfère arrêter des programmes hebdomadaires, a opté pour des soirées musicales quotidiennes au niveau de son esplanade. “C'est pour permettre au maximum de nos concitoyens de se divertir gracieusement que nous avons décidé d'organiser ces concerts en plein air”, nous a déclaré Mme Gaoua Salima, la toute nouvelle directrice de la maison de la Culture de Béjaïa qui jouit d'une grande expérience dans le domaine, puisqu'elle a eu déjà à diriger dans le passé la même institution. La quasi-totalité de ces soirées musicales seront animées par des chanteurs locaux, dont des professionnels et autres plus ou moins connus sur la scène artistique. Parmi les artistes qui se sont produits durant la première semaine du Ramadhan, on peut citer Kaci Boussaâd, Groupe Anza, Louisa, Wissem, Kamel Benahmed, Boubekeur Kherraz, Massinissa, Hamou Abdjaoui… Selon Mme Gaoua, le choix des chanteurs locaux n'est pas fortuit. “Nous voulons donner la chance à tous les artistes de la région de se produire devant les leurs. C'est une manière de les aider et de les impliquer dans la perspective de redynamiser la vie culturelle et artistique à l'échelle régionale”, soutient-elle. Outre ces galas artistiques, la maison de la culture Taos-Amrouche organise tous les jours, à partir de 17 heures, des projections de films au niveau de la salle des conférences du même établissement. Par ailleurs, le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) abrite, de son côté, chaque soirée, des manifestations culturelles qui drainent un public nombreux. Afin d'agrémenter un tant soit peu son programme spécial Ramadhan, le TRB présente une variété de spectacles de divertissement. En plus de sa vocation théâtrale, il abritera des soirées musicales et des projections de films. Pour ce qui est du théâtre, c'est la célèbre pièce Sin nni, mise en scène par Mouhoub Latrèche du TRB, qui a ouvert le bal, au troisième jour de ce mois de Ramadhan. Ensuite, la compagnie Othmania d'Oran a eu à présenter sa pièce Houb fi khidaa qui a été beaucoup appréciée par le public bougiote. Viendront ensuite les représentations théâtrales intitulées Akin I lebhar, Yederweche meskin, Lalla oua essoultane et Zaoubaâ fi findjane, réalisées respectivement par Bazou du TRB, Mouhoub Latrèche (TRB), Ahcène Azezni, et enfin Ahmed Rezzag du TR d'Annaba. Au menu du programme élaboré par le TRB, il y a aussi des soirées musicales, animées par une panoplie de chanteurs kabyles, dont Djamel Allam, Abdelkader Bouhi, H'sinou Fadhli, Kacimou Bouraï, Madjid Kherbache etc. En outre, une soirée de poésie en hommage à Mahmoud Darwiche, a été organisée en collaboration avec l'association Project'heurts de Béjaïa. Celle-ci, spécialisée dans le domaine cinématographique, est également programmée pour la soirée du 23 août prochain, qui sera dédiée au court-métrage.