Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a affirmé lundi que les défections n'avaient pas d'impact sur la politique du régime, confirmant implicitement celle du Premier ministre Riad Hijab. «La Syrie est un Etat d'institutions et les défections de personnalités, quel que soit leur rang, ne modifient en rien la politique de l'Etat », a dit M. Zohbi, cité par l'agence officielle Sana. Il s'exprimait après une « réunion extraordinaire du Conseil des ministres en présence de tous ses membres » sous la présidence d'Omar Ghalawanji, le vice-Premier ministre désigné pour expédier les affaires courantes après le départ de M. Hijab, a précisé l'agence. M. Zohbi a néanmoins démenti la défection d'autres membres du gouvernement. « Toutes les informations sur des défections de ministres sont sans aucun fondement ». Outre la défection de Riad Hijab avec sa famille et trois officiers en Jordanie lundi, l'opposition syrienne dans le royaume jordanien avait fait état de la défection de « deux ministres » non identifiés. Avant l'annonce du départ de M. Hijab, la télévision d'Etat syrienne avait indiqué qu'il avait été « démis de ses fonctions » et remplacé par Omar Ghalawanji. Le porte-parole de M. Hijab, nommé il y a deux mois Premier ministre, avait précisé que ce dernier avait choisi de rejoindre le camp des rebelles en raison des «crimes de guerre et de génocide » commis par le régime en Syrie, en proie à un conflit armé déclenché par une révolte populaire en mars 2011. Marié et père de quatre enfants, Riad Hijab, un sunnite de 46 ans, est originaire de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie. Titulaire d'un doctorat en génie agricole, il avait été nommé ministre de l'Agriculture en avril 2011 avant d'être chargé le 6 juin de former le nouveau gouvernement. De 2004 à 2008, il a occupé le poste de responsable du parti Baas au pouvoir à Deir Ezzor, ensuite, de 2008 à 2011, celui de gouverneur de Quneitra (sud) puis de Lattaquié (nord-ouest).