Le siège du FLN Ils affirment que seul le départ de Belkhadem de la tête du parti constituera une sortie de l'impasse dans laquelle se trouve le FLN. Après quelques semaines de relâchement, les contestataires du FLN reviennent à la charge et menacent d'en découdre encore une fois avec le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. «On est en train d'organiser des rencontres régionales des cadres du parti en vue de dégager des comités de coordination régionale. Ces rencontres déboucheront sur l'organisation d'une rencontre nationale qui dégagera une Coordination nationale», a fait savoir, hier, le porte-parole du Mouvement de redressement du FLN, Mohamed Seghir Kara. Notre interlocuteur a rappelé que les régions Centre, Ouest et Est ont déjà organisé leurs rencontres. La dernière en date s'est tenue, avant-hier dans la wilaya de Constantine et à laquelle ont pris part les membres du Comité central et cadres du FLN de Constantine, Annaba, Tébessa, Souk Ahras, Skikda, M'sila, El Tarf, Sétif, Oum El Bouaghi, Jijel, Béjaïa, Guelma et Mila. Cette rencontre a été sanctionnée par l'installation de la «Coordination de l'Est». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, les contestataires de l'Est ont souligné leur détermination «à poursuivre la lutte pour mettre fin à toutes les déviations et les déviateurs à leur tête Abdelaziz Belkhadem». Les contestataires, qui appellent les militants à la mobilisation, affirment que seul le départ de Belkhadem de la tête du parti constituera une sortie de l'impasse dans laquelle se débat le FLN. «La crise que vit notre formation réside principalement dans la déviation idéologique, politique, organique, financière et éthique et le non-respect des statuts et des règlements régissant le FLN», ont-ils dénoncé. Le communiqué a déploré, également, «les comportements et attitudes bizarres du secrétaire général lors de la dernière session du Comité central du parti où, pour la première fois dans l'histoire du FLN, il a été question d'atteinte physique aux individus». En effet, lors de la session extraordinaire du Comité central des 15 et 16 juin dernier, Belkhadem a utilisé l'argument de la force pour s'imposer, dans des scènes où seuls les dobermans manquaient. Evoquant ces comportements d'un autre âge, Mohamed Seghir Kara souligne que «le SG du FLN a imprimé au parti une honte qui ne s'effacera pas de sitôt». En agissant de la sorte, Belkhadem pensait consolider et baliser la route vers le palais d'El Mouradia. Mais il risque de griller un sens interdit sans se soucier des retombées. Les contestataires de l'Est ont, en outre, mis en garde contre les manoeuvres visant à contourner le Comité central dans le cadre de l'organisation des prochaines élections locales. Belkhadem est, en effet, soupçonné de vouloir annuler la prochaine session du Comité central, sachant que seule une infime minorité des membres lui est acquise, pour créer une commission qui se charge des élections. Le FLN, qui a organisé il y a quelques jours à Tipasa, un symposium régional de formation pour les jeunes, veut impliquer ces derniers dans les élections locales. Cependant, le porte-parole des redresseurs martèle que «Belkhadem forme les baltaguias pour agresser les vrais militants». «Il est illégitime. Il veut changer la composante humaine du parti et exclure les militants», dénonce M. Kara. Ainsi, le mouvement de redressement de l'ex-parti unique qui vise à déloger le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, prend une autre dimension. Cela va-t-il sonner la fin de Belkhadem? Au FLN, il faut vraiment attendre pour voir.