Les ménages algériens devront faire face à d'autres dépenses et sacrifier leurs économies. Après la flambée des prix produits alimentaires durant le Ramadhan, on aborde la traditionnelle hausse des prix des vêtements pour enfants à 15 jours de la fête de l'Aïd El Fitr. Les ménages algériens devront faire face à d'autres dépenses et sacrifier leurs économies. Une petite tournée au centre-ville nous a permis de constater que les prix sont vraiment exagérés et beaucoup de parents pensent ne pas pouvoir satisfaire les enfants. Au niveau de Saint-Jean, les magasins affichent une robe pour petite fille entre 2000 et 3000 dinars, pour un garçon chemise et pantalon 3500 dinars, une tenue complète peut aller jusqu'à 9 000 dinars, soit la moitié du salaire de ce jeune papa qui travaille comme agent de sécurité. Il confie: «Vous pensez vraiment que je vais me permettre de dépenser la moitié de mon salaire, comment vais-je pouvoir nourrir ma famille, en plus j'ai deux enfants, ça sera impossible d'habiller mes deux enfants, je vais devoir choisir un petit truc pour chacun.» Au niveau de la rue de France, c'est le même topo et on a l'impression que les commerçants se sont donné le mot. C'est surtout après la rupture du jeûne que les familles font leur shopping souvent pour n'acheter qu'un article ou deux à cause des prix qui donnent le vertige. Approché par nos soins un commerçant, un peu gêné par la question, souligne: «Je n'impose pas ma marchandise et je ne choisis pas les prix, c'est en fonction de la vente en gros, je sais que cela est cher pour certaines familles mais je dois aussi gagner ma vie.» Ce n'est pas cher que pour certaines familles, mais pour la plupart. Pour ceux-là il n'est même pas permis d'espérer acheter de belles tenues pour les enfants et devront se contenter d'une marchandise bas de gamme souvent made in China: «Je n'ai pas le choix», dit Djamel, ce père de famille qui poursuit: «Je ne peux pas priver mes enfants et en même temps je ne peux pas me permettre le luxe, je me contenterai de quelques articles simples abordables. A part ce que proposent les Chinois je n'ai pas vraiment le choix». Toutes les personnes que nous avons abordées cette soirée ont tenu pratiquement les mêmes propos: «Ces prix sont étonnants encore plus chers que l'année passée». Beaucoup espéraient voir les prix plus abordables jusqu'à la dernière semaine du Ramadhan, cependant il est constaté, qu'à quelques jours de l'Aïd les prix sont déjà au top! En un mot, l'Algérien mange à sa faim et s'habille en comptant sur des articles de troisième choix. C'est surtout le cas des retraités et des salariés qui ont déjà du mal à boucler le mois. Ali, père d'une fille et de deux garçons, nous confie: «Avec mon modeste salaire de 30.000 dinars, j'ai dû ruser pour satisfaire les enfants. J'ai commencé mes achats avant même le Ramadhan, j'avais fini avec ma fille, pour mes deux garçons je dois juste trouver des chaussures.» Ceci dit certains enfants pourraient ne rien avoir!