L'Aïd El Fitr, cette année, coûtera trop, trop cher le Prix du prêt-à-porter prend de l'envol et les ménages sont une fois de plus saignés à blanc A quelques jours seulement de la fête de l'Aïd El Fitr, les ménages sont pris dans la tourmente des dépenses qui n'en finissent pas, même à l'approche de la fin du mois sacré. Une fin couronnée par l'Aïd el Fitr qu'il faut fêter comme il se doit et comme le veut la tradition. Depuis l'habillement jusqu'à la chaussure en passant par les sucreries. D'année en année les dépenses prennent de la hauteur dans la courbe des prix. Durant ce mois de Ramadhan, les prix de l'ensemble des produits de large consommation ont non seulement pris un envol spectaculaire, mais suivis par ceux de l'habillement, entre autres le prêt-à-porter. L'Aïd El Fitr, cette année, coûtera trop, trop cher aux familles, surtout celles comptant une ribambelle d'enfants. Les prix des effets vestimentaires pour les gamins sont, depuis le mois de juillet et jusqu'au mois d'août, coïncidant avec le mois sacré et la fête de l'Aïd, sans oublier la rentrée scolaire, passés du simple au double, même au triple. Une situation sur laquelle s'interrogent les parents aux faibles revenus. Saignés à blanc par les dépenses quotidiennes du Ramadhan, ils se demandent comment satisfaire les exigences de leur progéniture, face à cette flambée des prix. Des parents accompagnés de leurs enfants tournent toute la journée, dans le but de pouvoir trouver qui un pantalon et chemise, qui une robe et paire de sandales. Entre qui et qui, il y a cet autre qui est à la recherche d'une simple tenue vestimentaire pour l'Aïd, qui servira également pour la rentrée scolaire, à laquelle s'ajouteront un cartable et un tablier. Des demandes qui ne peuvent être satisfaites au vu du faible pouvoir d'achat de la plupart des ménages. Ces derniers n'ont plus le choix pour tel ou tel habillement de l'Aïd, ils vont vers le moins cher. Pour ce faire, ils se rabattent sur les produits made in «China». Dangereux ou pas, ils sont là pour satisfaire les moyennes et faibles bourses. A raison de 150 DA la chaussure aussi bien pour fille que pour garçon, 350 DA le pantalon et autres accessoires comme un petit sac à main, pour la fillette et une sacoche pour le petit bout de chou et, le tour est joué. Même si ces articles sont confectionnés avec des produits de récupération, l'amiante notamment, ces ménages, pour l'heure, ne peuvent pas penser aux répercussions sanitaires sur leurs «moutchachous», mais plutôt comment leur faire plaisir. «Bon ou mauvais, l'essentiel c'est que mes enfants soient comme les autres le jour de l'Aïd, bien habillés...», dira ce père de famille, qui, amèrement, a dénoncé la hausse des prix, notamment en cette période de double événement, à savoir l'Aïd et la rentrée scolaire. Même reflexion pour cette maman de trois enfants, tous scolarisés et devant dans un premier temps, vivre la joie de l'Aïd, avec des vêtements neufs, puis la chaleur du retour à l'école, avec des cartables et tabliers convenables, mais aussi à des prix abordables. Ce qui n'est pas le cas, dira-t-elle. En effet, ces ménages, démunis, évitent les vitrines des magasins où le plus petit article est cédé à 500 DA, comme c'est le cas d'une paire de chaussettes, ou encore ce petit bout de robe pour enfant âgé de 2 ans, coûtant 3200 DA. C'est dire qu'il faut être barge pour dépenser plus de 50.000 DA, en habillement de l'Aïd, pour satisfaire ses deux enfants. Si telle est la situation en ce mois de clémence et de piété, qu'en sera-t-il du mois de septembre, où la rentrée s'annonce déjà? Que dire de ceux qui n'ont pas de revenus? Ce sont tout simplement les pauvres, pour ceux-là, la fripe vient à la rescousse. Ils achètent à leurs enfants des vêtements pour trois fois rien «La fièvre de l'Aïd et la rentrée scolaire, ça passera comme chaque année», diront les plus pauvres qui, sans ressources, se rabattent sur les vieux vêtements.