Après leur première action jeudi dernier, les villageois de Thirdhemt ont récidivé hier. En riposte à ce qui s'apparente à des représailles, les villageois de Tirdhemt, dans la commune de Toudja ont mis sous scellés leur siège communal. Leur APC les a privés même de l'eau de citernes, qui palliait, jusqu'à leur dernière manifestation, le manque d'eau qui touchait de plein fouet leur village. Le bras de fer reprend de plus belle dans cette commune de Toudja, située à 22 km à l'ouest de Béjaïa, au pied du mont Aghbalou. Depuis les dernières élections locales, Toudja défraye la chronique locale. Les tiraillements qui ont toujours singularisé la collectivité locale, se sont traduits par un laisser-aller aux conséquences fâcheuses pour les habitants des différents villages. Les manifestations se sont multipliées depuis pour dénoncer autant d'insuffisances qui se sont accumulées avec le temps. La dernière en date fut celle des villageois de Tirdhemt. Les habitants de ce village se sont de nouveau manifestés pour soulever le problème crucial du manque d'eau en cette période de chaleur intense. Dire qu'à Toudja des villageois ont soif, c'est quelque part anormal sachant toutes les sources naturelles et intarissables dont regorge cette localité connue depuis l'époque romaine. Ce n'est donc pas l'eau qui manque à Toudja. C'est la gestion de ce liquide précieux qui fait parler d'elle allant jusqu'à susciter la colère des villageois de Tirdhemt. Ces derniers sont passés à l'action en fermant durant la journée de lundi le siège communal. Cette action s'est déclenchée juste après la privation même de l'eau des citernes que la commune leur livrait régulièrement en attendant la mise en fonction d'un château d'eau. «Nous lançons un ultimatum d'une semaine pour la prise en charge sérieuse et définitive du problème du manque d'eau», écrivent les citoyens du village Tirdhemt dans leur plateforme de revendications qui comprend également l'ouverture du centre de soins dont l'achèvement des travaux remonte à 1994. Voilà un exemple type de gaspillage de l'argent public. A ce jour, ce centre n'est pas opérationnel. Pourquoi l'a-t-on construit alors? Les villageois de Tirdhemt ne souffrent pas seulement du manque d'eau mais également d'un réseau d'assainissement digne de ce nom. Entamé depuis des années, ce réseau ne voit toujours pas le bout du tunnel. Quant à la route reliant le village au chef-lieu, elle est dans un état piteux. Connu pour sa vocation agricole, le village de Tirdhemt appelle désespérément l'ouverture des pistes à même de permettre aux habitants de rejoindre leurs champs. Les pistes existantes sont trop dégradées pour servir à un quelconque déplacement. Il en est de même pour la circulation dans les ruelles des villages. Les villageois frondeurs en revendiquent le bitumage mais il ne faut surtout pas se déplacer de nuit. Vous risquez de trébucher dans le noir qui règne depuis que l'éclairage public fait défaut. Autant de raisons qui ont fait monter la colère de plusieurs crans en cette période d'été où tous ces manquements se font le plus sentir. L'exigence de la prise en charge réelle et immédiate de ces revendications a été brandie jeudi dernier devant le siège communal, rendu inopérant par les manifestants.
