Elle a le trait fou, le sourire enjôleur, pleine de grâce, de cette grâce que seuls les êtres de lumière possèdent. Le trait fou, le sourire enjôleur, pleine de grâce, de cette grâce que seuls les êtres de lumière possèdent, Lynda Koudache va gaillardement à la conquête d'un art réputé difficile: la poésie. Dans son recueil L'aube vierge, publié à compte d'auteur, elle nous livre un florilège de sensations sous le couvert de mots d'oiseaux. Lynda joue avec la langue. Elle vous prend un terme, le triture, lui donne une forme, un sens, souvent connu d'elle seule, un contenu. Le tout est enveloppé de sensations, de sentiments et enfin, elle le lâche pour une vie autonome. Ses essais sont souvent de jolies réussites, du moins à l'entendement de ceux qui goûtent à la joie des mots. Ainsi dans le poème, L'aube vierge, Lynda Koudache anime les termes soit en retraçant à sa manière, assez tendre pour autant, un jeu dur pour d'autres, la femme: Elle s'appelle femme Son nom est femme Sa forme est femme Sa vie est femme Son visage est vieux Elle s'appelle femme... Ou encore dans L'hiver en plein soleil: Il neige sur ta parole d'hier La plume se mémorise l'hiver L'encre de ton «rouleau» allume l'air Le nuage de ton volcan Flatte la mer... La jeune poétesse a publié dans Le cahier littéraire et d'information du petit pavé et dans le recueil collectif intitulé Comme une forêt de mots dits, aux éditions du Petit Pavé en France. Mais son véritable premier ouvrage reste L'aube vierge. Lynda a commencé à taquiner la poésie à la sortie de l'enfance. Il semble que la muse était sa marraine. A quatorze ans, elle s'essaie à coucher sur la feuille blanche ce qu'elle ressent : «Les mots venaient tout seuls, sans que réellement je les sollicite!» dit-elle. Lynda face à cette matière, fait un choix assez réussi même si d'aucuns les trouvent quelque peu contestables, de ses termes. Les ingurgite, les faits siens, décrit l'humanité. En fait, la quotidienneté, les grisailles, les orages et aussi le soleil et les étoiles. Prolixe quand il s'agit de parler de poésie, notamment la poésie lisse, Lynda se fait cependant très discrète quand on aborde sa personne. «Vous savez, je suis une jeune fille comme tant d'autres...!» Prévert? Oh oui, je connais et même très bien disent ses yeux qui s'animent quand on évoque ce poète. Elle avoue, presque avec gêne, qu'elle est au chômage. «Officiellement! Car pour moi, la poésie prend tout mon temps!» Et de signaler presque avec gêne: «J'ai aussi fait de la photographie. Je suis attirée par tout l'art. Mais voilà...!» Et elle se tait, une façon de nous dire: «Pourquoi donc devrais-je vous répéter ce que tout le monde connaît. L'art chez nous est regardé de haut. Souvent, on doit comme s'excuser de penser à tout ce qui est beau!» Lynda, en fait, répond par un sourire étincelant. Comment clore, sinon citer Lynda elle-même: Dire un mensonge est facile Dire une vérité est difficile J'ai dit deux vérités et c'est facile Alors, disons que Lynda qui fait ses premiers pas dans la poésie promet. Avec sa sensibilité et une meilleure prise sur les termes, elle enchantera certainement son lectorat. Courage Lynda. Ce sont les premiers pas, à cette allure le succès est certain.