Résumé de la 2e partie Entre 1956 et 1960, De Salvo fut arrêté plusieurs fois pour être entré par effraction dans des habitations. La plupart des gens qui le connaissaient l?appréciaient. Son patron le considérait comme un bon père de famille, convenable et poli, et un bon travailleur. Il était dévoué à ses enfants, qu?il adorait, et traitait son épouse avec tendresse, bien que sa froideur (au niveau sexuel) le frustrât au plus haut point. Début 1960, de nombreuses intrusions à connotation sexuelle eurent lieu dans la région de Cambridge. Un homme de 27-30 ans frappait aux portes des appartements et si une jeune femme répondait, il se présentait comme étant un «Monsieur Johnson», travaillant pour une agence de mannequins. Il affirmait que le nom de la jeune femme lui avait été donné par une personne qu?elle connaissait et qui pensait qu?elle ferait un très joli mannequin. Il ajoutait qu?elle n?aurait pas à poser nue, mais, au pire, en maillot de bain. Elle serait payée 40$ de l?heure. Il avait été envoyé pour prendre ses mesures et savoir si elle était intéressée. Apparemment, nombreuses furent les femmes, flattées, qui lui permirent d?entrer chez elles, de les mesurer, voire de les toucher. C?était un jeune homme charmant au sourire enjôleur. Lorsqu?il avait terminé, il expliquait que «Mme Lewis de l?agence» les recontacterait si les mesures étaient satisfaisantes. Aucune ne fut jamais rappelée et l?agence n?existait pas. Certaines femmes, apeurées, contactèrent la police. Le 17 mars 1961, la police de Cambridge arrêta un homme qui tentait de pénétrer par effraction dans une maison. Il admit avoir tenté d?entrer mais il avoua également être «Le Mesureur». C?était Albert de Salvo, qui avait alors 29 ans. Les policiers découvrirent qu?il avait déjà été arrêté, plusieurs fois, pour avoir pénétré dans des appartements et avoir parfois volé l?argent qu?il y avait trouvé. Lorsque les policiers lui demandèrent pourquoi il avait agi ainsi, il répondit : «Je ne suis pas très beau, je ne suis pas éduqué, mais j?ai été capable de rouler les gens de la haute. C?étaient toutes des filles éduquées et je n?ai jamais rien eu dans ma vie mais je les ai mises dans ma poche.» Le juge trouva De Salvo sympathique et prit en compte le fait qu?il nourrissait une famille : il ne le condamna qu?à 18 mois de détention. Il ordonna également qu?il soit examiné durant un séjour dans un établissement psychiatrique. Les médecins affirmèrent que De Salvo avait besoin d?une aide psychologique : il était vantard et aimait raconter ses «exploits» de «Mesureur», il cherchait constamment à attirer l?attention, mais surtout «sa personnalité présentait des traits schizoïdes», il manifestait des sentiments agressifs, il montrait «des troubles de la personnalité avec des tendances polymorphes perverses, accentués par des fantasmes de grandeur et d?omnipotence?» Mais Albert de Salvo, considéré comme sain d?esprit, ne reçut aucun soin. Grâce à sa bonne conduite, il ne passa que 11 mois en prison et fut libéré en avril 1962. Pour éviter le divorce, il promit à sa femme qu?il allait, à présent, «se tenir à carreau». Il trouva rapidement un nouvel emploi et se rendit parfois chez des particuliers pour réparer des chaudières... (à suivre...)