La fonte de la banquise de l'Arctique, qui vient d'atteindre son record absolu, est «un indicateur très visible, palpable, du réchauffement climatique », qui doit « nous encourager à tout mettre en oeuvre pour stabiliser notre climat », a souligné le climatologue français Jean Jouzel. « Ce n'est pas la route qu'on est en train de prendre », a-t-il souligné mercredi. L'Institut russe de recherche scientifique pour l'Arctique et l'Antarctique a indiqué mardi que la banquise dans l'Arctique se réduit «à un rythme anormalement rapide » depuis le début du mois d'août et a atteint un niveau minimum record pour cette période de l'année. La superficie minimale de la banquise en été, de 7 à 8 millions de km2 il y a 50 ans, a diminué aujourd'hui de près de moitié, à 4,10 millions de km2, et « va continuer à fondre pendant deux ou trois semaines », a indiqué Jean Jouzel. « C'est un indicateur très visible, palpable, du réchauffement climatique », a-t-il ajouté. Le vice-président du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) cite d'autres signes cet été d'un « réchauffement exceptionnel » de l'Arctique : la fonte de la neige sur quasi toute la surface du Groënland, ce qui contribue à l'élévation du niveau de la mer, et le détachement d'un immense bloc de glace d'un glacier du Groënland. Il relève aussi que les régions de l'Arctique « se réchauffent près de deux fois plus rapidement que la moyenne globale ». En effet, la fonte de la glace de mer et celle de la neige (comme au Groënland) « remplace des surfaces réfléchissantes par des surfaces absorbantes », et donc « accélère le réchauffement ». « Il faut tout mettre en route, et vite, pour que notre climat se stabilise, mais ce n'est pas la route qu'on est en train de prendre », a-t-il noté.