L'annonce n'a pas surpris ceux qui pensent que le FLN actuel peut jouer un rôle déterminant dans l'ancrage de la démocratie effective en Algérie. Le bureau national du Comité des citoyens pour la défense de la République, a annoncé officiellement hier, son soutien à la candidature de Benflis à la présidentielle de 2004. Devant un parterre de journalistes dans une salle archicomble de la maison de la presse, où ils ont animé une conférence, les membres du Ccdr ont indiqué qu'ils ne trouvent pas un autre candidat capable à même de refléter les aspirations citoyennes. «Ce n'est pas un choix tactique mais en voyant l'échiquier politique, nous avons constaté que M.Benflis a les capacités de créer un entraînement positif dans le milieu démocratique», a indiqué M.Brarhi. Selon les déclarations de ce dernier qui a dressé un réquisitoire on ne peut plus sévère contre le président Bouteflika, la décision de soutenir le candidat du FLN a été prise suite à de multiples contacts avec Benflis dont «le programme converge parfaitement avec celui au courant démocratique». Brarhi indiquera que les discussions ont «permis de résorber les points de divergence avec le FLN, qui présente un programme de la majorité démocratique et républicaine». Pour le Ccdr, «il s'agit d'une histoire de vie ou de mort, face au retour du mouvement islamiste caractérisé par l'alliance avec Bouteflika». A ce titre, les animateurs de la conférence de presse ont présenté une feuille de route pour «sauver le République». A travers le document de deux pages, l'on pourra lire les principaux axes que développera Benflis lors de sa campagne pour promouvoir son programme. Le document aborde essentiellement les grandes réformes institutionnelles pour réussir «l'alternative républicaine». Les animateurs de la conférence de presse ont conditionné la transparence de la future présidentielle par le départ du ministre de l'Intérieur, M.Noureddine Yazid Zerhouni, qui selon eux «étouffe les libertés citoyennes et de la presse pour garantir un second mandat à Bouteflika (...) Si Bouteflika accède à un second mandat, l'armée qui a défendu le pays contre le terrorisme sera la deuxième cible de Zerhouni», a-t-il conclu. La sortie du Ccdr a quelque peu étonné les observateurs qui se sont demandés si le pôle républicain est dans l'incapacité de choisir un candidat de son propre camp. La question s'est imposée dans le débat, d'autant plus que le RCD entend entreprendre en solo une démarche en prévision de la présidentielle. «Nous n'avons été ni conviés ni consultés», a déclaré Brarhi.