La violence fait partie du quotidien des Algériens. Elle touche beaucoup plus la jeunesse qui constitue plus de 70% du peuple algérien. C'est ce qu'ont affirmé, hier, les différents spécialistes lors de la table ronde, organisée par le centre de presse du quotidien DK News. Cette rencontre a regroupé des responsables de la Gendarmerie nationale, de la Dgsn, des avocats, les représentants du mouvement associatif sur la violence urbaine. A cette occasion, Me Fatma-Zohra Benbraham, spécialiste du dossier violence urbaine, a souligné que «le phénomène de violence a atteint des dimensions extrêmement graves en Algérie». «Ni la justice, ni les forces de sécurité, malheureusement, ne sont à même de faire face à ce fléau qui a gagné du terrain malgré les efforts déployés», a-t-elle reconnu. Benbraham a souligné le rôle important de l'Etat tout en affirmant que la prison n'était jamais une bonne solution. Toutefois, il faut une prise en charge sérieuse des enfants pour les réhabiliter. Selon une analyse, cette situation est engendrée suite à plusieurs causes, entre autres, le dépeuplement des zones intérieures vers les villes, pauvreté, chômage, drogue, mendicité, prostitution. Les responsables de la Dgsn et de la Gendarmerie nationale ont rappelé tout le travail qui fait sur le terrain et qui doit impérativement être relayé par le mouvement associatif, élément essentiel du dispositif. M.Abdelkrim Abidat, président de l'Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse (Onsj), pour sa part, a indiqué que «environ de 1700 jeunes mineurs sont présentés chaque année devant la justice. Ils ont trouvé en la rue leur adresse sociale». Ce fléau est dû à l'absence totale d'une politique de prise en charge de la jeunesse. Des initiatives ont été annoncées à travers la société civile, la corporation des avocats, en coordination avec les services de sécurité et de la Gendarmerie nationale. M.Abidat a rappelé l'initiative de la Dgsn qui concerne la création pour la première fois en Algérie de trois psychobus pour assister les enfants dans les écoles. Dans le même contexte, il a annoncé la création d'un nouveau centre au niveau de la forêt Bouchaoui l'année prochaine. Il aura comme objectif de prendre en charge les jeunes en difficulté et ceux touchés par la drogue. «Ces jeunes seront repérés et récupérés par des réseaux spéciaux», a informé le président de l'Onsj. De son côté, M. A. Kadri, secrétaire général de la coordination des parents d'élèves de la willaya d'Alger, a insisté sur l'importance de collaboration avec les différents acteurs de la société afin de développer des programmes spéciaux destinés aux élèves pour les aider à ne pas tomber dans les différents fléaux qui frappent notre société.