Lacune n Le mouvement associatif ne joue pas pleinement son rôle dans la prévention contre les fléaux sociaux. Les associations censées être à l'écoute des jeunes brillent par leur absence et ne prennent des initiatives qu'à l'occasion de certaines dates ( Journée mondiale de lutte contre le sida, Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie, contre le tabac, etc.). Elles se contentent d'organiser des expositions et des conférences l'espace d'une journée ou deux. Ensuite c'est le silence radio. Pourtant, elles bénéficient d'importantes subventions censées leur permettre d'accomplir convenablement leur mission. Les activités conjoncturelles de sensibilisation n'attirent pratiquement qu'un petit nombre de citoyens par curiosité. Les personnes ciblées par ces actions, n'étant même pas au courant, sont occupées, au moment où se tiennent ces journées, à commettre d'autres forfaits. Il est vrai que la lutte contre ce fléau n'est pas la responsabilité exclusive du mouvement associatif, mais un travail sérieux d'orientation et de sensibilisation aurait contribué, un tant soit peu, à la baisse du nombre de crimes et d'agressions dans nos espaces urbains. Certaines associations tentent, tout de même, de médiatiser leurs actions pour transmettre leur message à un nombre important de citoyens. C'est le cas de l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse (Onasj) qui organise occasionnellement de larges campagnes de sensibilisation dans certains quartiers de la capitale. Selon son président, Abdelkrim Abidat, l'Onasj compte mener une importante manifestation les 05, 06 et 07 octobre prochain. «Nous allons sillonner les quartiers chauds de la capitale avec des psychobus afin d'attirer l'attention des jeunes quant aux effets néfastes de la violence. Nous allons commencer par les quartiers de Bab El-Oued et Diar El-Kef qui sont les plus touchés par les agressions», a-t-il déclaré, hier, au forum d'El Moudjahid. Des équipes composées de sociologues, de psychologues et d'éducateurs spécialisés seront en contact direct avec les délinquants, a-t-il ajouté. «C'est à partir des actions concrètes sur le terrain qu'on peut comprendre le mal et ensuite dégager des pistes adéquates de lutte contre les fléaux sociaux», a-t-il estimé. En outre, une grande exposition sur les effets désastreux de la toxicomanie sera organisée sur l'esplanade de la Grande-Poste (Alger-Centre) en collaboration avec la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Pour M. Abidat, le choix de la date du 05 octobre n'est pas fortuit, puisque «ce jour nous rappelle la révolte des jeunes en 1988». Une initiative, certes, louable, mais aura-t-elle un impact concret sur le fléau ? Le message d'un jour sera-t-il entendu tout au long de l'année ? Les comptes rendus de la presse nationale sur cette initiative seront-ils lus et compris par les concernés ?... Une chose est certaine : endiguer définitivement toute forme de violence est loin d'être une sinécure.