15.000 personnes vivant avec le VIH sont recensées en Algérie, selon les statistiques de l'OMS. «En abordant devant vous aujourd'hui la maladie du siècle, le sida, je contribue à casser un tabou parmi tant d'autres en Algérie. Il faut que mes concitoyens comprennent que pour vaincre cette maladie, considérée comme une honte, nous n'avons d'autre choix que d'ouvrir un débat franc sur cette question.» Ce constat a été fait hier, par le président de la République dans son discours prononcé à l'occasion de l'ouverture officielle d'une rencontre internationale sur le sida, organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Cette réunion, initiée sous le slogan «Vivez et laissez vivre», ayant regroupé près de 800 participants dont des experts nationaux et étrangers, a pour objectif de «tracer une stratégie nationale de lutte contre le sida». La rencontre a traité notamment des aspects de la peur, la honte et l'ignorance qui caractérisent souvent la lutte contre cette épidémie. Le président a souligné à ce sujet que «l'Algérie n'a ménagé aucun effort pour la prise en charge de l'infection au VIH/sida sur le plan national». Dans ce chapitre, il a évoqué l'importance de «l'initiative Ta-manrasset» sur les IST/VIH /sida, lancée en coopération avec le système des Nations unies. Cette initiative vise à «freiner la propagation du VIH/sida et à réduire l'impact de la maladie sur les groupes les plus vulnérables, notamment les populations en situation de mobilité ou de migration», a-t-il dit. L'objectif étant de faire de cette wilaya «un point phare» de la région saharienne et africaine en matière de prévention contre cette maladie. Les efforts consentis jusqu'ici par l'Algérie dans la lutte contre le sida ont abouti à «l'éligibilité de notre pays au Fonds mondial», ce qui, a-t-il dit, «constitue à la fois une marque de confiance et une reconnaissance internationale de notre engagement politique». Sur un autre plan, l'Algérie n'a pas, non plus, ménagé ses efforts pour un plaidoyer régional et international permanent, plus particulièrement en faveur de l'Afrique. Le partenariat pour le programme de redressement de l'Afrique initié conjointement par les trois présidents algérien, sud-africain et nigérian «a retenu parmi les axes prioritaires de son action, la lutte contre les pandémies sur notre continent», a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a noté, pour rappel, que 15.000 personnes vivant avec le VIH sont recensées en Algérie, selon les statistiques de l'OMS. Ce chiffre est nettement inférieur à celui rapporté par les instances sanitaires en Algérie. Pas plus tard que cette semaine, un représentant du ministère de la Santé, invité au forum d'El Moudjahid a évoqué le chiffre de 605 cas de sida confirmés et 1365 séropositifs. Le traitement de ce virus coûte excessivement cher. Environ 15.000 euros par an (l'équivalent de 150 millions de centimes). Enfin, selon l'OMS, seulement 15% des malades vivant avec le VIH (soit 10 millions de personnes) bénéficient de la trithérapie. Ces dix millions sont répartis dans les régions développées, comme l'Amérique et l'Europe. Le reste, c'est-à-dire les 50 millions porteurs du VIH, demeurent, en dépit des subventions de l'Etat, dans l'attente. Une attente parfois vaine, sachant par exemple que pour le cas de l'Algérie, selon les statistiques, le «budget du ministère de la Santé ne permet l'importation des médicaments que pour une centaine de malades».