Elle semble la meilleure alternative pour pallier la cherté de la trithérapie. Plus de 15.000 personnes vivant avec le VIH sont recensées en Algérie, selon les statistiques de l'OMS. Ce chiffre, rappelé hier par l'invité du forum d'El Moudjahid, le Pr.Senhadji, chercheur algérien sur le sida, est nettement inférieur à celui rapporté par les instances sanitaires en Algérie. Ce dernier a expliqué que «même si la situation n'est pas trop alarmante, les autorités du pays doivent prendre au sérieux cette question». D'autant plus que le traitement coûte excessivement cher. Environ 15.000 euros par an (l'équivalent de 150 millions de centime). Justement l'inaccessibilité du traitement des sidéens dans les pays du Sud, a constitué l'un des points saillants de l'intervention du Pr Senhadji. «C'est un dossier épineux qui relève plus des politiques que des chercheurs», atteste- t-il. En effet, seulement 15% des malades vivant avec le VIH, (soit 10 millions de personnes), bénéficient de la trithérapie. Ces dix millions sont répartis dans les pays développés comme l'Amérique et l'Europe. Le reste, c'est-à-dire les 50 millions porteurs du VIH, demeurent, en dépit des subventions de l'Etat, dans l'attente. Une attente parfois vaine, sachant par exemple que pour le cas de l'Algérie, selon l'invité du Forum, le «budget du ministère de la Santé ne permet l'importation des médicaments que pour une centaine de malades». Le Pr.Senhadji évoque «l'aspect purement commercial» qui nourrit certaines firmes pharmaceutiques internationales.: «Il faut savoir que le coût du médicament ne dépasse pas quelques euros, mais ces laboratoires réfléchissent d'abord au gain rapide». Quelles solutions propose le chercheur, d'autant plus que la trithérapie a permis de diminuer de 50% la mortalité due à ce virus? Le recours au monicule copié, c'est-à-dire au produit générique, semble pour le moment la meilleure alternative, notant que le produit copié reviendra beaucoup moins cher aux patients, environ 3000 euros par an). L'expérience a déjà commencé dans trois pays (L'inde, le Brésil et l'Afrique du Sud). Dans le domaine de la recherche, le Pr.Senhadji a expliqué qu'en dépit du nombre très important de malades vivant avec le VIH, «il y a lieu de noter que cette maladie a bénéficié de plus de progrès depuis 1981». L'engouement et l'espoir qu'a suscités, chez les malades, la trithérapie, ne doit pas les faire oublier que le virus est plus fort que tous. «D'ici à quinze ans ce traitement ne sera plus bénéfique parce que le virus développera, entre temps, d'autre moyens d'attaquer les cellules». «C'est pour cela, ajoute-il, que les chercheurs s'emploient déjà à mettre au point la quadrithérapie, laquelle permettra la protection de la cellule de l'extérieur». «Ce médicament sera plus bénéfique dans la mesure où il s'interposera entre la cellule attaquée et le virus», conclut-il