C'est hier dans la soirée que le Festival culturel local de la chanson et musique kabyles dans sa cinquième édition devait prendre fin. Depuis son ouverture le dimanche dernier, le festival a plongé la ville de Yemma Gouraya et neuf autres communes de la wilaya du Sahel à la Soummam dans une ambiance festive. Outre la musique, qui a été l'attraction comme à chaque édition dans son volet concert de chants de chaque soir, cette cinquième édition a été aussi marquée par des conférences-débats, des tables rondes et autres témoignages autour du parcours de Youcef Abdjaoui. Pour des raisons purement personnelles, un léger contre-temps a obligé les organisateurs à avancer la table ronde de Kamel Hamadi durant laquelle des témoignages fort poignants ont été entendus. Durant toute une semaine, le public béjaoui ainsi que les hôtes ont eu l'occasion de suivre quatre conférences sur divers thèmes, dont celle de l'écrivain-journaliste Rachid Mokhtari sur la «Chanson et la poésie de Slimane Azem». Abdeslam Abdennour, «les quatre étapes de la chanson kabyle» et Boudjemaâ Rabah qui a retracé l'histoire de la radio de Bougie dans une conférence intitulée «La radio de Bougie, 1946-1962». Et l'autre conférence de Ben Azri Mohamed portant sur les «bijoux berbères». Abdennour Abdeslam a ressuscité dans sa conférence quelques piliers de la culture berbère, Taos Amrouche, Mouloud Mammeri, entre autres. Le conférencier a scindé sa conférence en quatre étapes dans son exposé: la conquête de la Kabylie par la France (1852), le Mouvement national et la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Libération algérienne et, enfin, la période post-indépendance. Quant à Rachid Mokhtari, il a tenté de faire comprendre la vision du travail artistique de Slimane Azem. Pour lui «Slimane Azem est le seul artiste à avoir engagé une réflexion sur son propre répertoire». D'après l'orateur, trois attitudes régulières apparaissent chez Slimane Azem: un certain refus de chanter rêveur et, enfin, une certaine volonté de donner une autre acception à la vision passéiste de Si Mohand Mhand. En outre, le festival dans son volet festif a été la primauté dans ses activités et l'attraction même du grand public. chaque soir, l'esplanade de la Maison de la culture ne désemplit pas. Les soirées ont été des plus attrayantes avec des vedettes et autres chanteurs locaux. Abbas Nath Rzine, Haddad Fatah avec sa célèbre chanson «Houria!» et ses reprises d'Enrico Macias aux rythmes andalous, principalement avec la chanson «A la casa del sol» (A la maison du soleil). Kheloui Lounès a su aussi, de par sa forte présence sur scène, accrocher le public de sa voix chaleureuse. Il entame avec son répertoire très connu surtout des moins jeunes. Quand il entonne «Ma thazned nekkin' akter» (si tu es triste, je le suis plus), «Zrigh udem-im at chtiqegh» (je sais que tu me manqueras). La soirée de jeudi dernier a été marquée par le retour sur scène de l'enfant terrible de l'ex-groupe bougiote «les 4 vitesses» qui a marqué toute une génération d'étudiants notamment, Mamou Benzaid en l'occurrence qui n'a rien perdu de son dynamisme sur scène.