L'ancien chef de l'armée égyptienne, le maréchal Hussein Tantaoui, qui a été le chef d'Etat de fait pendant un an et demi, et son second, le général Sami Anan, sont visés par des plaintes transmises à la justice militaire, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Ces plaintes, une trentaine au total, mettent en cause l'armée dans la répression de manifestations hostiles aux militaires, à l'époque au pouvoir, fin 2011 et début 2012 au Caire, qui avaient fait des dizaines de morts. M.Anan est en plus visé par une plainte pour enrichissement illégal dans le cadre d'une opération foncière, déposée par un avocat, Me Samir Sabri. Ces plaintes ont été transmises par le procureur général Abdel Méguid Mahmoud au parquet de la justice militaire, compétent pour y donner suite ou pas. Si elles sont reconnues valables, elles conduiraient à la première traduction en justice de membres du Haut Conseil militaire qui a dirigé le pays entre la chute du président Hosni Moubarak en février 2011 et l'investiture du président Mohamed Morsi, fin juin 2012.Le maréchal Tantaoui, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense de M.Moubarak, a conservé son poste après sa chute, et, en tant que chef du Conseil suprême des forces armées (Csfa), a été le chef d'Etat de fait du pays pendant un an et demi. M.Anan, chef d'état-major des armées, était le «numéro deux» du Csfa, un collège d'une vingtaine de généraux à qui M.Moubarak avait passé le pouvoir en démissionnant. MM.Tantaoui et Anan ont été mis à la retraite le 12 août dernier par le président Morsi, issu des Frères musulmans, une décision surprise qui lui a permis de reprendre la main face à la hiérarchie militaire.