C'est le tristement célèbre et sinistre Ayman Al Zawahiri qui vient de l'affirmer dans une vidéo diffusée sur un site islamiste. Abou Yahia Al Libi, alias Younès Al-Sahraoui de son vrai nom Mohamed Hassan Qaïd, numéro deux d'Al Qaîda, considéré comme le chef spirituel des islamistes radicaux, notamment la composante d'Al Qaîda au Maghreb islamique, est mort. C'est le tristement célèbre et sinistre Ayman Al Zawahiri qui vient de l'affirmer dans une vidéo diffusée sur un site islamiste. La nouvelle de sa mort par un tir de drone dans les zones tribales du Nord-Ouest pakistanais, avait été annoncée par les Américains le 4 juin dernier. Cependant, le numéro 1 de la nébuleuse attendra la veille du 11 septembre pour le confirmer. Simple coïncidence? Ou jalon? Le 11 de par ses rapports avec les attentats les plus criminels dans le monde, en Algérie comme aux Etats-Unis, constitue réellement un repère pour les réseaux terroristes, pensent des observateurs de la scène sécuritaire, mais ce qui est sûr selon nos sources, on assiste à une vraie décomposition de la nébuleuse. La neutralisation de ce chef terroriste de nationalité libyenne, porte un sérieux coup à cette organisation déjà soumise à de fortes pressions dans ses fiefs traditionnels, au Sahel y compris où ce dirigeant s'activait à renforcer Al Qaîda au Maghreb grâce à ses liens familiaux. Avant de rejoindre le Gspc, actuellement Al Qaîda au Maghreb islamique, Abou Yahia était membre durant les années 1980 du Groupe islamique combattant libyen (Gicl) qui a combattu les forces soviétiques en Afghanistan, et avait même essayé de renverser le régime de Mouammar El Gueddafi. Après un passage en Mauritanie, il rejoint l'Afghanistan via le Soudan tout en maintenant des relations étroites avec le Gspc ce qui lui permettra d'être l'un des principaux acteurs dans l'allégeance en 2006 du Gspc à Al Qaîda, créant ainsi une branche maghrébine. Il prendra en charge la formation de la nouvelle génération de terroristes au Maghreb, selon la logique criminelle et la stratégie d'Al Qaîda. Il avait nourri et incité à plus d'attentats en Algérie d'où l'avènement des attaques kamikazes à Alger, Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès. Et lors des évènements douloureux en Libye ayant conduit au lynchage sous les yeux du monde entier du défunt Mouammar El Gueddafi, Al Libi est apparu dans une vidéo appelant à l'application de la charia et à l'établissement d'un «émirat islamique» en Libye. Il continuera après à soutenir Al Qaîda au Maghreb au détriment des branches de la péninsule Arabique et de la Corne de l'Afrique jusqu'à sa neutralisation. Sa mort est une grande perte et d'aucuns, selon nos sources, ne peuvent accomplir le rôle dont il assumait la responsabilité aussi bien subversive que criminelle, dans la mesure où il possédait de grandes capacités de convaincre les terroristes pour poursuivre leurs actes barbares, croyant que la zone du Sahel africain offrait les meilleures conditions pour ce redéploiement. Néanmoins dans cette zone désertique à la topographie complexe, les terroristes ne sont pas aptes à surpasser certaines contraintes. Nombreux spécialistes dont des Américains, et selon nos sources, les groupes terroristes agissant dans cette zone n'ont ni le poids, encore moins le leadership charismatique pouvant mener à une «afghanisation» de la région. La décomposition de l'organisation terroriste se poursuit et la crise malienne aura été une occasion de plus pour confirmer les difficultés qu'éprouve Aqmi pour restructurer ses éléments. La nébuleuse subit depuis plus d'un mois des pertes sévères. Pas moins de cinq de ses principaux dirigeants ont été abattus ou arrêtés. Il s'agit de Mohamed Aïssa, alias M'Rigla, qui était à la tête de Katibet El Fath El Moubine, abattu à El Milia, activement recherché depuis plusieurs années. L'émir Tahar Bouhadma à Blida, qui dirigeait Katibet Abou Bakr Essadik. Plus de la cinquantaine révolue, ce chef terroriste a été abattu dans la commune de Bouguerra. L'émir de Katibet Al Arkam, qui répond au nom de Madrouni Malek avec deux de ses acolytes dont un certain Tadjer Zouheir à Boumerdès. Toujours dans cette même wilaya, les militaires ont mis fin aux agissements de l'émir Abidi Mostapha alias Houdaïfa. Le plus gros poisson a été pris vivant le 15 août dernier à Ghardaïa à savoir le chef de la commission juridique d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Il s'agit de Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. Selon nos sources, cette prise constitue une étape très importante dans la lutte antiterroriste, sachant que cet émir est une réelle banque de données. Dimanche, la nébuleuse perdait dans un banal accident de la circulation un de ses plus influents membres, l'émir Nabil Makhloufi alias Abou Aklama. L'échec cuisant de la nébuleuse terroriste ne s'est pas limité au Sahel puisqu'on annonce la neutralisation du numéro deux d'Al Qaîda au Yémen qui a été abattu lundi, dans une opération de l'armée dans l'est du pays, il s'agit du Saoudien Saïd Ali Al-Chehri, selon le ministère yéménite de la Défense. Ces pertes ne seront pas sans conséquences et on s'interroge si l'on assiste au commencement de la fin d'une organisation sous-traitante qui a douloureusement marqué un siècle.