La déchéance du terrorisme religieux a donné naissance à de nouvelles formes de crime organisé: «le gangsterrorisme». Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le mois sacré de ramadan, période de grande piété, de repentance et d'ascèse musulmanes, a été marqué par une flambée de la criminalité, du grand banditisme et des délits et infractions de toutes sortes. Les services de la police et de la Gendarmerie nationale ont enregistré plus de 2000 crimes, délits et infractions qui ont nécessité l'arrestation de quelque 6000 personnes et l'incarcération provisoire ou à durée, d'au moins 300 personnes. Tout cela se passe à un moment où le terrorisme adopté par les groupes armés bat de l'aile, mieux, se désagrège de jour en jour. Si on prend en ligne de compte le même mois, c'est-à-dire celui du Ramadan, du 27 octobre au 25 novembre, il n'y a même pas lieu de noter les différences. Vingt-deux personnes ont été tuées dans des violences impliquant des islamistes du GIA, du Gspc, du GSC ou du Ghds. Parmi ces vingt-deux personnes figurent au moins douze militaires, gendarmes ou gardes communaux engagés directement et militairement dans la lutte antiterroriste. Ce qui laisse au total moins d'une dizaine de citoyens tués en cette période de Ramadan, la moins meurtrière depuis 1992. Le Ramadan était réputé pour être une période propice chez les groupes armés, à l'intensification du djihad armé, donc à la violence et aux assassinats.