Le terrorisme semble avoir donné naissance à une autre forme de violence. Durant la deuxième semaine du mois de Ramadan, soit du 23 au 29 octobre, les services de la Gendarmerie nationale ont relevé 374 actes de criminalité dont 57 crimes et 317 délits. Ce phénomène est dominé en premier lieu par les atteintes aux personnes (14 crimes et 164 délits) pour lesquels 233 hommes et 08 femmes ont été arrêtés. Les atteintes aux biens viennent immédiatement en deuxième position avec 30 crimes et 116 délits. Durant la même période, l'on a constaté 16 affaires relatives à des crimes et délits contre la famille et les bonnes moeurs. Les auteurs de ces méfaits sont en majorité des hommes. Les mêmes services font état des suites judiciaires données à ces affaires de droit commun, en soulignant que 193 personnes ont été écrouées tandis que 323 demeurent en liberté provisoire. Avec cette précision que les personnes arrêtées sont en majorité sans profession (267) suivi par les employés (104). Les coups et blessures volontaires (CBV) se placent toujours au premier rang avec 117 affaires constatées, suivis des vols avec 80 cas, puis des homicides involontaires avec 30 cas. Durant cette même période, il a été enregistré 15 menaces de mort, 6 attentats à la pudeur, 5 violations de domicile, 19 destructions et dégradation de biens, 12 outrages, 5 homicides volontaires et 3 viols. Les enquêtes ont montré que l'âge des auteurs est le plus souvent compris entre 19 et 28 ans. Un autre aspect de l'activité de la Gendarmerie nationale, et non des moindres, est celui de la lutte contre la contrebande, un domaine où le grand banditisme voit son appétit redoubler en ce mois sacré de Ramadan. La Gendarmerie nationale a, en effet, constaté plus de 149 affaires liées à la contrebande et arrêté 184 personnes. Les principaux produits saisis sont des produits alimentaires (8,545 tonnes), suivis des effets vestimentaires (3 124 articles), des cigarettes (2 122 cartouches) et le carburant (1.7879 litres). En ce qui concerne l'immigration clandestine et pour la même période, 331 étrangers ont été arrêtés dont 39 ont été écroués, 65 remis en liberté provisoire et 227 refoulés. Le Grand Sud reste sans aucun doute un eldorado pour les narcotrafiquants dont les procédés d'action laissent peu de marge pour distinguer entre la simple contrebande et le «gangsterrorisme». Ainsi à Illizi, et agissant sur la base d'un renseignement faisant état du passage d'un véhicule transportant une quantité de stupéfiants, les gendarmes de la brigade de Debdeb, renforcés par ceux des gardes-frontières (GGF) qui ont accentué les patrouilles sur un rayon de 50 km, ont accroché deux narcotrafiquants, circulant à bord d'un véhicule tout-terrain. L'un des criminels a alors été grièvement blessé et son complice arrêté. Le contrebandier blessé succombera à ses blessures lors de son évacuation à l'hôpital de Debdeb. La fouille minutieuse du véhicule a permis la découverte et la saisie d'une quantité de quatre quintaux de kif traité, d'un pistolet mitrailleur de type kalachnikov et un chargeur garni ainsi qu'un téléphone satellitaire de marque Thuraya. Les saisies les plus spectaculaires opérées par la Gendarmerie nationale ont déjà été signalées, entre autres, à Naâma en 2000 (810 kg de kif traité ), à Timimoun (Adrar) en 2002 (749 kg). En décembre 2002 à Mechria ( Naâma ) 554 kg, Laghouat 998 kg, et 3000 kg à El-Khither (El Bayadh) en 2003.