La ville de Béjaïa a vécu la journée d'hier au rythme de deux événements importants liés directement à la crise qui secoue le monde de l'éducation, depuis le début de l'année. Les lycéens ont marqué, là, leur colère face à «l'évolution négative» du conflit dans les lycées tandis que les travailleurs et enseignants du Sete réclamaient, à juste titre, «la généralisation de la prime de qualification aux corps communs». Les deux parties frondeuses s'étaient retrouvées devant le siège de la wilaya presque simultanément. Deux mois après le début du conflit dans les lycées, les élèves, premières victimes, sont sortis de leur réserve à travers une action de rue qui se veut avant tout, un cri de détresse à l'endroit des deux protagonistes, même si un léger penchant a été signifié en faveur des grévistes. Les milliers de lycéens qui ont battu le pavé de l'axe principal menant de la maison de la Culture vers le siège de la wilaya de Béjaïa, ont scandé tout au long de ce parcours des slogans qui dénotent principalement leur opposition «aux remplacements de leurs véritables enseignants», mais aussi «leur refus d'une année blanche». Leurs parents n'ont pas été en reste puisqu'ils ont été accablés de reproches, quant à leur silence et leur inaction devant cette dérive. «Je suis là pour dire non à une année blanche», déclarait Nadia, lycéenne, et sa copine de renchérir: «Nous refusons que nos professeurs soient traités de la sorte». Ces deux commentaires reflètent largement l'état d'esprit qui anime les lycéens frondeurs. Deux lettres contenant les voeux les plus chers des lycéens ont été remises respectivement aux services de la direction de l'éducation et à ceux de la wilaya de Béjaïa.