C'est aujourd'hui en principe que les lycées retrouveront la plénitude de leur fonction après près de deux mois d'une crise pilotée pour l'essentiel par le Cnapest. La décision de reprise, prise récemment par les grévistes, a été accueillie avec soulagement par les élèves, leurs parents et toute la société. Il faut dire que la situation virait dangereusement vers l'irréparable. L'entêtement des pouvoirs publics et le jusqu'au-boutisme des grévistes faisant craindre le pire ont poussé l'ensemble de la société à réagir enfin. Les lycéens, premiers concernés par les conséquences de tout enlisement du conflit, sont sortis dans la rue pour crier leur colère et dire basta, l'issue devenant alors des plus imprévisibles. Cette prise de conscience des lycéens, qui s'est caractérisée par les revendications tout à fait légitimes et sans parti pris, semble avoir pesé lourdement sur l'évolution positive du conflit. En se démarquant des décisions du gouvernement, dont le moins que l'on puisse dire allaient plonger l'école dans une autre crise sans lendemain, les lycéens avaient vu juste: maintenir le même encadrement, pour lequel il était d'ailleurs demandé de temporiser, refuser l'année blanche et ses conséquences sur toute une génération, telles ont été les revendications des lycéens qui, faut-il le souligner, en ont surpris plus d'un. Le feuilleton des événements, qui ont bouleversé le secteur de l'éducation, vient donc d'arriver à son épilogue. L'espoir renaît de nouveau au sein de la famille éducative en particulier, et de la société en général. A présent, il est temps de réfléchir aux meilleurs moyens de boucler une année scolaire, qui reste, quoi qu'on fasse, perturbée. Pour cela, l'apport de tout un chacun est devenu nécessaire pour conjuguer les efforts. Si les syndicalistes ont revu à la baisse leurs prétentions en ne revendiquant à présent que la levée des sanctions prises à l'encontre des enseignants grévistes, les pouvoirs publics doivent prendre la chose à sa mesure en réagissant positivement pour le bien des élèves. A Béjaïa, le secteur de l'éducation a été perturbé dans tous ses différents paliers. Si la grève a continuellement touché une grande partie des établissements du secondaire, il n'en est pas de même pour le moyen et le primaire qui étaient paralysés par intermittence. Aujourd'hui, le calme semble s'installer dans la durée, mais il reste cependant fragile devant la poussée des travailleurs des corps communs qui maintiennent la pression sur les structures syndicales pour revendiquer l'élargissement de la prime dite de qualification accordée aux enseignants. D'ailleurs, tous les débrayages connus ces dernières semaines l'ont été sur leur insistance. Aujourd'hui sera-t-elle la journée pleine pour les établissements scolaires? Tout porte à le croire eu égard aux derniers développements connus sur le terrain. Il convient que tout un chacun y accorde l'importance qu'il faut. Ce qui reste tributaire de la conscience des uns et des autres.