Une colère qui sera marquée aujourd'hui par une marche. Deux mois après le début du conflit dans les lycées, les élèves, premiers à subir des conséquences de cet entêtement des pouvoirs publics et le jusqu'au-boutisme des grévistes, sortent de leur réserve et décident de passer à l'action pour dénoncer cette prise d'otages et faire valoir leurs droits. Si jusque-là, l'inquiétude des lycéens n'était perceptible que dans les propos, les derniers développements enregistrés dans ce conflit, qui leur est fort préjudiciable, ont fini par provoquer leur colère. Une colère, qui sera marquée aujourd'hui par une marche qui s'ébranlera de la maison de la Culture vers le siège de la wilaya de Béjaïa à partir de 10h. A travers cette action, qui sera vraisemblablement tolérée par les autorités publiques, les lycéens entendent marquer leur position dans ce conflit. Dans leur appel, les victimes de ce conflit, qui perdure, refusent explicitement le diktat des décideurs lequel risque d'engendrer une année blanche et appelant à la reprise des cours dans les plus brefs délais. Les rédacteurs de l'appel n'omettent pas de soutenir «leurs véritables enseignants» déniant ainsi au ministère de la tutelle de leur licenciement et leur remplacement par des «apprentis». Dans leurs réquisitoires, les lycéens dénoncent la complicité de leurs parents qui s'illustre par leur silence devant cet état de fait. Hier, l'heure était à la préparation du rendez-vous d'aujourd'hui qui coïncide avec le rassemblement des travailleurs du Sete/Ugta. Ce rassemblement de protestation qui vient en appui à la grève de quatre jours, n'a, en fait, rien à voir avec le conflit des lycées et se veut un moyen pour le Sete de marquer sa position, notamment par rapport aux récentes mesures prises en faveur des enseignants. Dans ce sens, le Sete exige «la généralisation de la prime de qualification aux corps communs et leur intégration dans le prochain statut particulier». «La revalorisation du point indiciaire» est l'une des principales revendications qui seront brandies à l'occasion. Dans les lycées, les avis de radiation arrivent chez les enseignants grévistes qui refusent d'accuser réception. L'arrivée des remplaçants a été portée à notre connaissance au lycée d'Ighzer Amokrane. Quant à la reprise, le chiffre de 127 enseignants, donné par la direction de l'éducation, a été démenti par le Cnapest qui soutient que la grève se poursuit dans un élan inébranlable.