Ayant épousé la stratégie participationniste depuis des années, le divorce d'avec le pouvoir ne sera que douloureux. La valse-hésitation à participer aux élections locales de partis islamistes, toutes catégories confondues, est de mise. Ces formations ne cessent de faire durer le suspense en repoussant la décision de prendre part aux joutes électorales de l'automne prochain. En définitive, rien n'est encore décidé au sein de l'Alliance verte en général. La position définitive est depuis longtemps en gestation. Dans ce contexte, Hamlaoui Akouchi a annoncé hier, que la question relative à la participation aux consultations prochaines est reportée encore une fois au week-end prochain. «Cette question sera débattue par le madjlis echoura à l'occasion de sa session ordinaire qui se tiendra le vendredi prochain», a-t-il fait savoir. Sachant que la rupture des citoyens vis-à-vis de la classe politique est superposée à la crise de confiance qui n'épargne aucun parti ni courant politique, les islamistes se retrouvent face à un problème. La conception «alimentaire» de la chose politique et la tombée en désuétude de l'aspect idéologique font qu'il n'ont quasiment plus d'influence. Le courant islamiste ne mobilise plus, ce qui ne facilite pas la tâche aux partis islamistes. Ayant épousé la stratégie participationniste depuis des années, le divorce ne sera que douloureux. Contraints à se repositionner en se retrouvant dans le délicat et dur exercice de l'opposition depuis les dernières législatives, ces partis cachent mal leur appréhension des compétitions électorales faute de militants et de sympathisants. Or, par-dessus tout, on pense que la vie politique chez nous est gérée d'une manière administrative. Dès lors, le camouflet qu'ils ont subi aux législatives est à la mesure de leur disgrâce auprès du système politique en place. Ils n'ont pas caché leur rêve de surfer sur la vague verte qu'ils ont souhaitée en Algérie. Dans cette optique, Akouchi a voulu faire croire que «ceux par qui ils seront remplacés et qui s'apprêtent à prendre leur place ne sont que des ersatz ou caricature du camp islamiste». En sous-entendant que le pays est géré par des dossiers. Dans l'expectative, Hamlaoui Akouchi s'accroche désespérément à l'Alliance verte en scrutant la décision du parti chef de file de cette coalition. Cependant, l'incertitude plane encore au niveau des instances dirigeantes du MSP. A l'instar d'autres partis de l'AAV, El Islah ne semble pas fixer ses militants sur la position à adopter à l'égard de ces élections. Le MSP hésite sur les listes communes qui devraient camoufler et assumer l'éventuel échec pour ces deux partenaires squelettiques. Laminé lors des législatives du 10 mai dernier, le FAN s'achemine également vers le boycott des élections locales prévues le 29 novembre prochain. «Rien, absolument rien, ne nous encourage à prendre part à cette échéance», a annoncé d'emblée Djamel Benabdeslam à l'ouverture des travaux de son conseil national tenu hier à Alger. De son côté, Abdellah Djaballah était le premier à annoncer la couleur en décidant de faire l'impasse sur les élections locales du 29 novembre. Abdelmadjid Menasra va vraisemblablement lui emboîter le pas en remettant en cause la représentativité des élections.