Le mouvement Islah a pris le relais pour critiquer sans ambages la démarche du député Ghoul «Le MSP est sorti vainqueur de cette épreuve et ceux qui ont voulu le détruire sont en marge», a indiqué M. Akkouchi. La démission de l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, des rangs du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ne semble pas inquiéter, outre mesure, les partis de la mouvance islamiste. Et si le MSP n'a pas encore dénoncé de manière forte ce retrait, le mouvement El Islah a pris le relais pour critiquer sans ambages la démarche du député Ghoul, élu sur la liste de l'Alliance islamiste de l'Algérie verte (AAV), composée du MSP, d'En Nahda et du parti El Islah. Ce dernier estime que «ce n'est pas uniquement l'affaiblissement du MSP qui est visé par ce complot, mais c'est toute l'alliance AAV et partant, la mouvance islamiste». «Mais ils ne peuvent pas. Le MSP est sorti vainqueur de cette épreuve et ceux qui ont voulu le détruire sont en marge. Ghoul est sorti de la mouvance islamiste», a déclaré, hier, Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du mouvement El Islah.Lors d'une conférence de presse tenue au siège de sa formation à Alger, M.Akkouchi a expliqué que ce complot a débuté le jour des élections législatives, le 10 mai dernier lorsque l'AAV a été laminée dans toutes les wilayas du pays par la fraude électorale, exception faite à Alger où la liste, conduite par Amar Ghoul, a arraché 13 sièges. «Ce n'est pas Ghoul qui a arraché les 13 sièges mais c'est l'AAV. Les Algérois ont voté pour les islamistes non pas parce que représentés par Amar Ghoul mais parce qu'ils ont vu que les islamistes se sont unis», a-t-il dit. Selon le conférencier, cette démarche vise à sanctionner les partis islamistes pour leur décision de boycotter les instances de l'APN et de ne pas faire partie du prochain gouvernement. En tout état de cause, le conférencier a estimé que cette démission n'est pas de nature à influer négativement sur le travail et l'avenir de l'alliance islamiste. Bien plus, le conférencier estime que le renforcement de la coalition des islamistes est encore possible. Il a indiqué que les partis de l'AAV participeront aux prochaines élections locales avec des listes communes, sans écarter la possibilité du boycott si les conditions se dégradent davantage. Pour amplifier les chances de cette mouvance, M.Akkouchi a souhaité le ralliement d'autres partis. Il courtise en particulier le parti de Abdellah Djaballah, le Front de la justice et du développement (FJD) et le Front pour le changement (FC) de Abdelmadjid Menasra. Mais alors, les islamistes peuvent-ils s'unir alors qu'ils sont justement le résultat d'une fragmentation et d'une division de longue date qui a joué en leur défaveur? Le SG du Mouvement El Islah ne désespère pas: «Comme on a réussi à réunir trois partis, on peut en réunir quatre ou cinq», a-t-il répliqué. Le conférencier a critiqué également le gouvernement qui fonctionne toujours avec sept ministres intérimaires et le Parlement. «C'est incroyable qu'un Parlement qui n'a pas travaillé un jour, s'auto-installe et se donne un congé alors que le peuple souffre le calvaire», a-t-il dénoncé en dressant un tableau peu reluisant de la situation politique, économique et sociale du pays.