Quatre salafistes ont été tués samedi dans de nouveaux heurts avec des rebelles chiites zaïdites, dans le nord du Yémen, ont indiqué des sources tribales. Les quatre hommes ont trouvé la mort dans de nouveaux accrochages à Reda, une ville de la province d'Amran, située à 80 km au nord de Sanaa, où un salafiste avait été tué la veille, a-t-on ajouté de mêmes sources. Ces sources n'ont pas fourni de bilan sur d'éventuelles pertes dans les rangs des rebelles qui, selon des témoins, ont fait exploser samedi une école coranique et pilonné une mosquée à Reda. Les accrochages se poursuivaient samedi en milieu d'après-midi dans la ville, selon les témoins. Les hostilités avaient éclaté vendredi lorsque des salafistes et des membres de tribus ont tenté de s'opposer à une manifestation de rebelles zaïdites protestant contre de récentes nominations administratives dans leurs régions. Selon des habitants, la tension était montée d'un cran après la récente nomination, contestée par les zaïdites, de responsables proches du parti islamiste Al-Islah à la tête de provinces du Nord du Yémen, dont celles d'Amran, de Jawf et de Hajjah, proches de Saada, le fief de la rébellion. Ces nouveaux incidents, récurrents entre salafistes et zaïdites, surviennent à l'approche du lancement du dialogue national prévu cet automne dans le cadre de l'accord politique qui a permis le départ en février de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, après des mois de manifestations. La rébellion zaïdite avait indiqué qu'elle participerait à ce dialogue, dont la date de lancement n'a pas encore été annoncée. Depuis fin 2011, des affrontements entre zaïdites, appartenant à une branche du chiisme, et fondamentalistes sunnites tentant de prendre le contrôle de certaines régions du Nord ont fait des dizaines de morts. Les rebelles zaïdites s'étaient soulevés en 2004, s'estimant marginalisés sur les plans politique, social et religieux. Les combats avec l'armée ont fait des milliers de morts avant un cessez-le-feu en février 2010. Le zaïdisme est une branche du chiisme dont la plupart des adeptes résident au Yémen, où ils sont minoritaires dans un pays à majorité sunnite. Depuis quelques années, les zaïdites ont commencé à exprimer des revendications politiques sous la conduite de leur chef Abdel Malek al-Houthi.