Six partis islamistes étudient la possibilité de constituer des listes communes aux prochaines élections. Les partis islamistes de l'AAV sont dans la dernière ligne droite avant de dissiper le flou entourant leur participation aux élections locales du 29 novembre prochain. En Nahda et El Islah ont tenu, hier, leur session du madjliss echoura tandis que le MSP a regroupé ses cadres à Tipasa. Le conseil consultatif d'El Islah a décidé de prendre part aux consultations prochaines, selon le président du parti, Hamlaoui Akouchi. Il a fait sienne l'option du cas par cas, une formule privilégiée par le MSP. Il a justifié cela par la spécificité de certaines wilayas en raison, dit-il, du regroupement des populations suivant les liens tribaux et par arch, où chacun joue la carte gagnante en mettant en avant son statut de notable ou de personnalité. Dans ce cas de figure, la liste sera confectionnée et pilotée par le parti le plus représentatif, indique-t-il. Le premier responsable d'El Islah a affirmé qu'une relation gagnant-gagnant lie les trois partenaires. Ce parti et ses deux partenaires, qui ont caché leur jeu pendant longtemps en maintenant une confusion artistique, comptent ratisser large. Le madjliss echoura a décidé d'ouvrir ses listes aux candidats islamistes du Front du changement de Abdelmadjid Menasra et le FJD de Abdallah Djaballah et la FAN de Djamel Benabdeslam, fait-il savoir. Cette alliance qui regroupe les partis islamistes, pourrait ainsi être élargie aux militants de la même obédience. Il semble que la fièvre de la participation a gagné en fin de compte les partis islamistes qui se sont départis au forceps de leur appréhension face à cette échéance. Le MSP, sans vouloir abandonner la coalition, un cadre politique porteur pour la prochaine présidentielle, prétend laisser le choix aux instances de base des wilayas au sujet des listes communes. Même si Bouguerra Soltani affirme le contraire, il est relevé que cette question n'a même pas figuré à l'ordre du jour de la réunion, tenue avant- hier à Tipasa, censée, du reste, débattre la stratégie et la vision du parti. Sachant que tout est ficelé au MSP, qui est déjà en phase avancée de confection des listes de candidatures aux APC et APW, la réunion de la coalition prévue pour demain ne sera qu'une formalité pour ce parti. «Désormais, la décision au sujet des listes communes est décentralisée. Et les wilayas sont libres d'entrer avec des listes communes ou avec des candidats issus exclusivement du MSP», a déclaré le vice-président de ce mouvement, Abderrezak Mokri. Le parti de Fateh Rebaï, de son côté, a décidé également de participer aux élections pour «mettre en échec le plan de désespoir, oeuvre du système en place», est-il écrit dans le communiqué de ce parti parvenu à notre rédaction. Cette question a été tranchée hier, par son madjliss echoura. Pour rappel, les partis islamistes, toutes tendances confondues, n'ont obtenu qu'une soixantaine de sièges à l'APN. Si Menasra et Djaballah, ont opté pour le boycott des commissions permanentes et travaux de la Chambre basse du Parlement, les trois autres partis de l'AAV y siègent. Djaballah avait fondé les deux formations, El Islah et En Nahdha, avant d'être chassé par ses pairs. Menasra, l'ex-ministre de l'Industrie, était militant du MSP avant de claquer la porte et créer sa propre formation. L'actuel ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a fait de même en créant son parti, le TAJ, et on parle même d'un mouvement dit d'El Bina (construction) qui est en gestation et en voie de création par les dissidents du parti du défunt Cheikh Nahnah. Ayant basculé dans l'opposition suite au choc des résultats du 10 mai dernier, les partis islamistes surfent toujours sur la vague du printemps arabe. Bouguerra Soltani n'a pas caché, avant-hier, sa volonté de tirer profit des effets de ladite révolution en affirmant qu'il demeure fidèle supporteur d'un éventuel printemps algérien.