C'est le flou artistique au sein des partis islamistes à propos des listes communes aux prochaines élections. Le président du MSP auquel plusieurs militants attribuent l'«échec» de sa formation islamiste aux législatives du 10 mai dernier a minimisé l'hémorragie frappant son parti. «J'ai visité 34 wilayas. Et, de ce fait, je peux vous affirmer qu'il n'y en a pas une qui a enregistré plus de 5 dissidences», a déclaré, hier, Bouguerra Soltani, en marge des travaux de la conférence des cadres tenue à Tipaza. Ce parti qui a vu 6 des 14 membres du bureau politique, dont l'un des fondateurs du parti de Cheikh Nahnah, claquer la porte pour rejoindre la nouvelle formation d'Amar Ghoul, serait traversé par une crise de leadership, en prévision de son congrès. Interrogé à ce propos, M.Soltani a nié l'existence d'une concurrence qui lui dispute la direction du parti en réitérant qu'«il restera à la tête du parti jusqu'au prochain congrès dont une commission de préparation a été installée récemment». «J'y suis, j'y reste. Seuls les congressistes pourront me détrôner», martèle-t-il. Le MSP a fait perdurer pour longtemps le suspense avant d'annoncer sa décision de prendre part aux élections locales du 29 novembre. La question des listes communes n'est pas définitivement tranchée ni par le MSP ni par ses deux partenaires dans l'Alliance. La décision ne sera connue que lundi prochain. «Aujourd'hui, nos frères à El Islah et En Nahda tiendront les sessions de leur Madjliss Echoura respectifs pour trancher, tandis que la réunion de la coalition à l'effet de trancher sur la question des listes communes sera organisée lundi prochain», a-t-il indiqué. La commission de l'AAV installée, il y a près d'une dizaine de jours, s'attelle à la consultation des instances locales pour dégager les mécanismes efficaces à même d'affronter l'échéance prochaine», a-t-il affirmé, d'où l'hésitation du triumvirat avant de trancher. Ceci dit, les choses se déroulent autrement sur le terrain où il semble que tout est ficelé au MSP. Selon le vice-président du parti, Abderrezak Mokri, présent hier à cette rencontre, «le MSP est déjà entré dans la phase de constitution de listes». Il est clair que si le MSP tient à l'AAV comme cadre, en revanche, il voudrait imposer sa stratégie et sa vision aux deux autres partis squelettiques. «Au cours de cette rencontre, nous essayons de faire ressortir une vision au sujet des listes communes», souligne-t-il encore. Bouguerra Soltani, qui a fait le «show» en tentant de transformer en plébiscite la réunion des cadres de son parti venus des quatre coins du pays, n'a pas manqué de souligner la présence du fils aîné du défunt Cheikh Nahnah, comme étant un atout en sa faveur. Par ailleurs, Bouguerra Soltani a jeté un pavé dans la marre. Le chef de file du parti islamiste, en l'occurrence le Mouvement pour la société et la paix (MSP), maintient sa position en affirmant qu'il n'a pas lâché ses dossiers de corruption. Sans donner plus de précision, il affirme qu' «il a bel et bien fourni des dossiers à qui de droit mais sans toutefois faire du bruit autour de cette question. Il a suggéré qu'il a en partie participé à l'éclatement des derniers scandales de corruption».