Décision - Le prince héritier de Bahreïn a écarté toute possible annulation de la course du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn au moment où les forces anti-émeutes ont dispersé hier vendredi par la force des milliers de manifestants hostiles au pouvoir dans une banlieue de Manama. Les manifestants, rassemblés en fin d'après-midi d'hier dans la région de Boudaya, à 4 km à l'ouest de Manama, ont scandé «A bas la dictature», «Révolte jusqu'à la victoire». Certains portaient des T-shirts, barrés de l'expression «Prêts à mourir pour Bahreïn», selon des témoins. Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces anti-émeutes, intervenues violemment» pour disperser les protestataires. Les manifestations à répétition, à l'appel de l'opposition chiite qui réclame des réformes constitutionnelles dans ce royaume dirigé par une dynastie sunnite, ont conduit à un renforcement de la sécurité autour du circuit de Sakhir. De nombreuses voitures de police étaient postées autour de Manama, avec un véhicule blindé au bord de la route principale d'accès au circuit et des portiques de sécurité aux entrées du public pour des fouilles systématiques des sacs, selon des journalistes. Mercredi dernier, quatre membres de l'écurie Force India avaient vu un cocktail molotov exploser devant leur voiture alors qu'ils étaient pris dans un embouteillage sur le chemin de l'hôtel, mais aucun n'a été blessé. «On leur a dit qu'ils pouvaient bénéficier d'une escorte de sécurité s'ils le désiraient, je n'ai pas encore de réponse. Je suis même prêt à rentrer avec eux à leur hôtel, dans la même voiture», a réagi le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone, à propos de cet incident. «L'attaque qui s'est produite à proximité de Force India était dirigée contre la police, à aucun moment quelqu'un de la F1 n'était en danger», a assuré le prince héritier bahreïni, Salmane Ben Hamad Al-Khalifa, lors d'une conférence de presse improvisée dans le paddock du circuit de Sakhir. Il a écarté toute possible annulation du Grand Prix de demain dimanche, comme cela avait été le cas l'an dernier en raison des troubles dans son pays. «Une annulation ferait le jeu des extrémistes», a-t-il averti. Deux responsables d'écuries de Formule 1, l'Italien Stefano Domenicali (Ferrari) et le Britannique Robert Fernley (Force India), se sont déclarés favorables aux réformes réclamées par l'opposition. Le GP a commencé «sans incident aujourd'hui», s'est félicitée l'Autorité bahreïnie des Affaires de l'information dans un communiqué, soulignant que Bahreïn est «un pays sûr» et qu' «il n'y a pas de raison pour qu'une écurie de F1 s'inquiète de la sécurité». Les troubles ayant émaillé les manifestations des derniers jours sont restées aux villages chiites éloignés du circuit, alors que les autorités ont arrêté près d'une centaine d'animateurs et de militants du mouvement dans une opération préventive avant le GP