Le secrétaire général de l'ONU et l'émissaire international pour la Syrie, après un entretien n'ont pas caché leur inquiétude quant à la situation humanitaire en Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, ont estimé que la crise qui secoue la Syrie depuis 18 mois constituait «une menace toujours croissante pour la paix et la sécurité dans la région». Dans un communiqué de l'ONU publié après un entretien entre MM. Ban et Brahimi samedi soir à New York, les deux hommes ont espéré que la présence à New York de nombreux dirigeants pour assister au début des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, «sera une occasion pour trouver les moyens d'améliorer la situation humanitaire en Syrie». Ce grand rassemblement diplomatique pourrait «susciter un soutien accru afin de traiter la grave crise humanitaire en Syrie et son impact sur les pays voisins», selon le texte. L'entretien entre MM.Brahimi et Ban Ki-moon a, en outre, porté sur «les moyens de répondre à la terrible violence en Syrie et de progresser vers une solution politique globale qui réponde aux demandes légitimes du peuple syrien», ajoute le communiqué. M.Brahimi, médiateur de l'ONU pour la Syrie, a rendu compte au secrétaire général onusien de sa récente visite à Damas et s'adressera aujourd'hui au Conseil de sécurité des Nations unies. Par ailleurs, sur le terrain, l'armée syrienne Libre (ASL: armée rebelle) a annoncé samedi soir le transfert de son commandement central de Turquie en Syrie sans en préciser le lieu. «Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque (...): le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) est entré dans les régions libérées» des soldats du régime, a annoncé le chef de l'ASL, Riad al-Assaad dans une vidéo diffusée sur internet. Le commandement central de l'ASL, formée de déserteurs et de mercenaires et djihadistes ayant pris les armes pour combattre l'armée régulière syrienne, était installé depuis plus d'un an en Turquie. Selon lui, la décision de ce transfert a été prise après des «arrangements» avec les bataillons et les brigades rebelles sur place, et que le but était de commencer «bientôt» le plan de «libération de Damas». Les observateurs affirment que des rivalités opposent Riad al-Assaad au représentant de l'ASL en Syrie, le colonel Kassem Saadeddine. Ajouté à cela un autre problème majeur au sein du groupe: «les généraux à l'extérieur et même à l'intérieur peinent à assurer la coordination avec une multitude de groupuscules qui ont proliféré en Syrie et qui revendiquent une certaine autonomie», soulignent les spécialistes, ajoutant que «c'est la communauté internationale qui fait pression sur l'ASL pour resserrer ses rangs, car elle s'inquiète de la montée des islamistes et jihadistes au sein de la rébellion». Et ce transfert permettra au commandement «d'être plus proche des combattants», a affirmé le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil révolutionnaire supérieur qui chapeaute l'ASL qui avait annoncé le 5 septembre, que «les dirigeants rebelles tentaient de réformer l'ASL pour surmonter les divisions internes et faire face à la prolifération de groupuscules agissant en son nom mais de manière autonome». L'armée rebelle compte plusieurs milliers de combattants (entre déserteurs et mercenaires) et 3000 officiers de différents grades, dont 70 généraux, d'après la même source.