La réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévue en Arabie saoudite pour discuter du conflit en Syrie, a été reportée sine die, a annoncé au Caire le numéro deux de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli. "La réunion a été reportée à une date ultérieure", a déclaré à la presse le vice-secrétaire général de l'institution panarabe, sans expliquer la raison de ce report. Les chefs de la diplomatie des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG, Arabie saoudite, Oman, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn), ont tenu hier soir, à Jeddah une réunion extraordinaire, convoquée la semaine dernière et axée sur la crise syrienne. Un sommet islamique proposé par le roi d'Arabie saoudite est par ailleurs prévu mardi dans le royaume qui soutient les rebelles syriens dans leur révolte contre le régime du président Bachar al-Assad. Ban pour une présence de l'ONU après la mission des observateur. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon souhaite que l'ONU maintienne une présence en Syrie après la fin du mandat de ses observateurs, notamment pour soutenir les efforts de médiation du successeur de Kofi Annan, ont indiqué avant-hier, des diplomates. Dans une lettre adressée aux pays membres du Conseil de sécurité en prévision de l'échéance du mandat de la Mission de supervision de l'ONU (Misnus), le 19 août, M. Ban évoque plusieurs options pour maintenir une présence effective et souple, a indiqué un diplomate, citant les termes de la lettre. Le Conseil a prolongé le mandat de la Misnus jusqu'au 19 août mais en avertissant que la mission quitterait la Syrie si d'ici là les conditions de sécurité et les perspectives de règlement politique ne s'amélioraient pas grandement. M. Ban, toujours cité par des diplomates, estime qu'il faut de toute façon maintenir une présence de l'ONU qui irait au-delà de l'action humanitaire. Cette présence permettrait aux Nations unies de continuer à être informés de la situation sur le terrain et aiderait l'envoyé spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe à s'acquitter de son rôle de médiation. Après la démission le 3 août de Kofi Annan, l'ONU et la Ligue arabe doivent nommer dans les prochains jours un nouveau médiateur. D'après des diplomates à l'ONU, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères Lakhdar Brahimi est pressenti mais il n'aurait pas encore donné sa réponse définitive. Combats et intense pilonnage à Alep Les combats faisaient rage, hier, à Alep (nord) où les rebelles ont affirmé avoir repris des positions à l'armée syrienne dans le quartier emblématique de Salaheddine. Dans le même temps, de violents accrochages entre soldats et rebelles avaient lieu dans le quartier Tadamoun à Damas et des tirs et des explosions étaient entendus dans d'autres secteurs de la capitale, ont indiqué une ONG et des militants. La télévision a fait de son côté état de deux explosions dans le centre de la capitale. Dans le premier cas, la télévision a accusé un groupe terroriste, expression désignant les rebelles, d'avoir fait sauter un engin explosif à Marjé, puis d'avoir tiré à l'aveugle. Un deuxième engin a explosé près du stade Techrine. L'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a réussi à reprendre quelques positions stratégiques dans le principal bastion rebelle de Salaheddine, a déclaré Abdel Qader Saleh, un commandant de l'ASL, formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes. Les combats sont violents et ne se sont pas arrêtés depuis 24 heures. Plusieurs secteurs d'Alep sont soumis à un pilonnage, a ajouté ce chef des opérations du bataillon Tawhid dans la région d'Alep Hillary Clinton s'engage à "accélérer la fin du régime Assad" Hillary Clinton s'est engagé, avant-hier, depuis Istanbul à "accélérer la fin de l'effusion de sang et du régime Assad". Arrivée dans la nuit d'avant-hier, en Turquie, la chef de la diplomatie américaine doit s'entretenir avec le président turc et le chef du gouvernement, avec lesquels elle évoquera "l'après" Assad. Elle s'est d'ores et déjà inquiétée de "liens entre le Hezbollah, l'Iran et la Syrie" : "Nous continuons à accroître la pression de l'extérieur. Nous avons annoncé hier à Washington des sanctions destinées à exposer et à casser les liens entre l'Iran, le Hezbollah et la Syrie qui prolongent la vie du régime Assad", a ainsi déclaré la secrétaire d'Etat aux côtés de son homologue turc. Washington a lancé une offensive diplomatique contre le Hezbollah libanais, qu'il accuse d'être prêt à frapper "à tout moment" en Europe et de jouer un "rôle central" dans la répression en Syrie. Le Trésor américain a ainsi placé le Hezbollah, déjà classé comme organisation terroriste par Washington, sur la liste noire des organisations liées à Damas.par ailleurs, La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et son homologue turc Ahmet Davutoglu ont dit redouter que la Syrie ne devienne un sanctuaire pour terroristes du PKK ou d'Al-Qaïda, Mme Clinton estimant que les liens entre le Hezbollah, l'Iran et la Syrie prolongeaient le régime de Damas. Un journaliste de l'agence officielle SANA assassiné à son domicile Un journaliste de l'agence de presse officielle syrienne SANA, Ali Abbas, a été assassiné dans la soirée d'avant-hier, à son domicile de Jdeidet Artouz dans la banlieue de Damas. Le journaliste a été victime d'un "groupe terroriste armé", ajoute l'agence, qui emploie la terminologie habituelle du régime désignant l'insurrection. Depuis le début du soulèvement contre le régime en mars 2011les journalistes de la presse officielle ont fait l'objet de plusieurs attaques. Vendredi dernier, trois journalistes de la chaîne privée pro-gouvernementale Al-Ikhbariya et leur chauffeur ont été enlevés par des hommes armés dans le faubourg d'Al-Tal, au nord de Damas.