Carton rouge pour Rabat en ce qui concerne la question du respect des droits de l'homme. Les témoignages et les preuves s'accumulent. A l'issue de la visite qu'il a effectuée au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, le rapporteur spécial de l'ONU évoque des «témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires.» S'il est prouvé que les services de police et de sécurité obtiennent des aveux pour les affaires criminelles ordinaires il en est de même pour les manifestations et les actes de terrorisme qui sont perçus comme une menace à la sécurité du royaume. «Bien que la pratique des traitements cruels persiste dans les affaires criminelles ordinaires, il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale ou des actes de terrorisme», a affirmé le diplomate onusien d'origine argentine Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il a tenue le 22 septembre à Rabat. «Dans ces moments-là, l'on peut remarquer une augmentation des actes de tortures et de mauvais traitements pendant la détention et l'arrestation», a-t-il souligné. Et sous quelle forme s'exprime cette violence? Des informations crédibles collectées par l'envoyé spécial de l'ONU font «état de coups violents infligés par coups de poing et bâtons de l'utilisation de décharges électriques et de brûlures de cigarette». Juan Mendez signale aussi des «allégations crédibles d'agression sexuelle et de menace de viol commis sur des victimes ou des membres de la famille de celles-ci et d'autres formes de mauvais traitements». «Un certain nombre de cas a été porté à mon attention où les lésions montrent le traitement qui constitue des actes de torture», a-t-il assuré. Ces témoignages récoltés retentissent comme autant de preuves. Elles viennent s'ajouter au rapport du Centre Robert Kennedy qui a fait état de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extrajudiciaires... par les forces d'occupation marocaines.