Scène du film Zabana! Des erreurs sont détectées dans le film sur Zabana par l'Association nationale des anciens condamnés à mort. Mustapha Boudina, président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort 1954-1962 tape du poing sur la table. Selon lui, le film sur Zabana, projeté récemment à la salle El Mouggar, renferme quelques erreurs. Le président de l'association a rédigé un long communiqué pour se prononcer sur le travail de l'auteur du scénario Azzedine Mihoubi ainsi que du réalisateur Saïd Ould Khelifa. D'autres raisons expliquent cette montée au créneau puisque Boudina ne comprend pas pourquoi «les frères condamnés à mort qui ont séjourné à Serkadji et qui résident à Alger n'ont pas été invités» lors de la projection du film. Il précise que l'auteur du scénario et le réalisateur du film n'ont pas cru bon devoir se rapprocher des condamnés à mort et de leur association ni avant ni après la réalisation du film. Mustapha Boudina a indiqué également qu'une collaboration aurait pu éviter «certaines erreurs, certaines omissions, certaines lacunes». Il a cité des lacunes sur l'itinéraire du militant qui est traité, selon lui, «superficiellement». Le président de l'association a dénoncé également une mauvaise présentation de certaines scènes clés du film. Mustapha Boudina a dénoncé ce qu'il considère comme une indifférence de l'industrie cinématographique vis-à-vis du travail de son association. «J'ai été naïf d'attendre une suite positive, je ne savais pas que le monde cinématographique était interdit aux vrais moujahidine qui écrivent eux-mêmes leurs livres et leurs scénarii», ajoute-t-il. Dans ses propos, le président de l'association déplore le rejet de son scénario proposé à un autre réalisateur d'autant plus qu'il est témoin de l'histoire. Cette mésaventure pousse Mustapha Boudina, le président de l'association à dénoncer des personnes qu'il nomme des «chasseurs de prime» qui utilisent les anciens condamnés à mort à des fins mercantilistes. «Beaucoup de gens les sollicitent et enregistrent leurs histoires, pour écrire des livres qui font leur renommée et leur procurent beaucoup d'argent», a-t-il ajouté. «Pendant des années, les anciens condamnés à mort ont été les dindons de la farce», regrette le président de l'association qui a relaté également les mésaventures d'un ancien condamné à mort harcelé durant deux mois. Il y a six mois, a paru un livre intitulé Les aveux d'un ancien condamné à mort. Le président de l'association rapporte qu'un procès a été intenté par l'ancien condamné à mort, et qui dure depuis trois ans. Après le monde du livre, c'est celui du cinéma qui est décrié et appelé à «être libéré et à s'ouvrir. Nous nous sommes sacrifiés pour la libération de notre pays pour avoir aujourd'hui une petite place dans ce monde du cinéma qui est encore sous monopole», ajoute Mustapha Boudina. «Si ce film constitue une contribution à l'écriture de l'Histoire, nous considérons qu'il aurait mieux réussi si les auteurs n'avaient pas commis une grave injustice en occultant ou en réduisant le deuxième héros, au rôle de simple figurant devant l'échafaud», est-il signifié. Il parle de Ferradj qui a été guillotiné le même jour, à la même heure par la même guillotine, par le même bourreau et par le même ennemi. «Le film ne donne aucune image de luttes morales ou politiques ni d'adversité contre l'administration et les gardiens qui ne sont pas des anges. Il nous montre seulement un gardien sympathique qui a accepté de remettre la lettre de Zabana à sa mère», ajoute le président de l'association. C'est une critique que porte Boudina sur ce qu'il considère comme des erreurs logées dans le scénario et qui ont entaché l'histoire, c'est tout le contraire du public qui a été emballé, selon l'expression du président de l'association. Ce dernier avait refusé de réagir et de donner son avis sur le film lors de sa projection.