Le temps est à l'apaisement et au dialogue dans le secteur de l'éducation nationale, déjà suffisamment perturbé. Baba Ahmed veut remettre de l'ordre dans le secteur de l'Education nationale. Première action: stabiliser la situation socioprofessionnelle des enseignants et travailleurs de son secteur. C'est dans cette perspective que Abdellatif Baba Ahmed a reçu, jeudi dernier, les syndicats pour ouvrir les portes du dialogue. Lors de cette rencontre- qui se voulait une réunion d'apaisement- le ministre, récemment nommé à la tête du secteur de l'éducation, a rassuré les syndicats quant à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Il leur a d'ailleurs exprimé sa «disposition» à ouvrir le dossier épineux de la gestion des oeuvres sociale. Aussi, le ministre de l'Education a-t-il souligné «la nécessité d'accélérer la mise en oeuvre du programme de la commission nationale chargée de la gestion des oeuvres sociales». Dans cet élan de concertation, il appelle les syndicats à s'unir pour arriver à une solution commune. «Il faut transcender les conflits notamment ceux relatifs à l'élection des membres de cette commission», a-t-il insisté. Parmi les autres revendications soulevées par les représentants des syndicats, il y a celle relative au calcul de la prime du Sud par rapport au nouveau salaire de base et l'accélération de la promulgation des textes d'application relatifs au statut des travailleurs de l'éducation. S'agissant de cette revendication, le ministre a donné des instructions aux directeurs du secteur pour son traitement dans les plus brefs délais. Le problème du logement a été lui aussi évoqué lors de cette rencontre. Le nouveau ministre a promis de prendre en charge ce dossier, tout en s'engageant de mener des contacts avec les walis pour examiner cette question. «Les travailleurs du secteur pourraient bénéficier du logement participatif», a-t-il rassuré. Les corps communs n'ont pas été oubliés. Le ministre s'est d'ailleurs engagé à régler leur doléance en la soumettant au gouvernement, d'autant plus, a-t-il dit, que «ce dossier concerne plusieurs secteurs et ne peut être réglé au niveau de la tutelle». Toutefois, même si le ministre s'est engagé à prendre en charge les revendications des syndicats, il leur a par ailleurs demandé du temps pour éviter de tomber dans la précipitation. Il a ainsi rappelé que plusieurs dossiers nécessitent l'avis des experts, à l'instar du dossier relatif au programme et à la révision du système et du barème du baccalauréat. Pour cela, Baba Ahmed a demandé qu'un calendrier de rencontres avec les représentants des syndicats soit adopté. «Cela pour étudier tous ces dossiers au cas par cas et de manière appropriée». Joint par téléphone, le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), Abdelkrim Boudjenah, s'est dit satisfait des résultats de cette rencontre. «Le ministre a pris la peine de nous écouter en promettant de prendre en charge nos doléances, à condition qu'on lui laisse un peu de temps», témoigne M.Boudjenah. «Il nous a convaincu par sa plaidoirie, c'est pour cela que nous avons décidé de suspendre notre grève qui était prévue du 1er au 4 octobre prochain», rétorque le même syndicaliste dont le syndicat apporte sa confiance au ministre pour une sortie de crise. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation professionnelle (Unpef) a exprimé la même confiance au même ministre. «Nous l'avons rencontré et il nous a fait part de ses dispositions à satisfaire nos doléances syndicales», affirme le secrétaire national chargé de la communication, Messaoud Amraoui. «La démarche du ministre nous a semblé sincère, on lui laisse du temps pour voir s'il va vraiment tenir ses promesses», certifie-t-il. Une nouvelle page semble, donc, s'ouvrir pour le secteur de l'Education nationale.