La dépouille de l'ancien président de la République turque Turgut Özal a été exhumée hier sur décision de justice afin de déterminer grâce à une autopsie s'il a été empoisonné, comme l'avait suggéré sa famille après son décès en 1993, ont rapporté les médias turcs. Des ouvriers, accompagnés de médecins légistes, ont commencé tôt dans la matinée à sortir de terre le cercueil du défunt chef de l'Etat du mausolée où il reposait à Istanbul, dans l'arrondissement de Zeytinburnu, sous l'oeil de plusieurs magistrats. Des examens toxicologiques doivent être effectués sur sa dépouille et sur le sol de sa tombe afin de permettre aux experts de mieux cerner les causes de son décès, a précisé l'agence de presse semi-officielle Anatolie. Leurs résultats sont attendus sous deux mois. Elu en 1989, M.Özal est officiellement décédé pendant son mandat d'une crise cardiaque à l'âge de 65 ans. Les rumeurs sur les causes de son décès se sont depuis multipliées, des membres de sa famille évoquant un empoisonnement. L'actuel président Abdullah Gül a ordonné une enquête officielle pour déterminer l'origine de son décès. Cette enquête a conclu en juin que l'ex-chef de l'Etat était mort dans des circonstances qualifiées de «suspectes» et a proposé l'exhumation de son corps pour tenter de lever le doute sur ses causes. M.Özal, d'origine kurde, est décédé alors qu'il était à la recherche d'une solution négociée au conflit kurde. Depuis 1984, les combats entre la rébellion séparatiste kurde et les soldats d'Ankara ont coûté la vie à plus de 45.000 personnes, selon l'armée turque.