La coordination des comités de quartiers et de villages de la commune de la ville des Genêts est montée au créneau. Lors d'un rassemblement de plusieurs dizaines de délégués, au niveau de l'hôtel Le Belloua, la coordination, issue de la fusion du conseil communal et de nombreux membres de l'ancienne coordination de la commune de Tizi Ouzou, s'en est prise à ceux qu'elle nomme les «délégués Taiwan». Au départ, des délégués, mis en cause par le président de la JSK dans l'affaire du saccage des bureaux du club, devaient, après leur audition par la justice, animer un point de presse à l'hôtel Le Belloua. Avant même l'heure prévue pour le point de presse et alors que «les personnes mises en cause» par Moh-Chérif Hannachi ne quittent l'enceinte du tribunal, des dizaines de personnes de la coordination de la ville de Tizi Ouzou se sont massées au niveau de l'hôtel et envisageaient d'interdire aux quatre mis en cause, B.A., M.M., K.Y. et B.R., de s'exprimer au nom de la commune de Tizi Ouzou. Les contestataires, refusant que les mis en cause - d'anciens délégués de la coordination des quartiers et des villages de la commune de Tizi Ouzou - continuent à siéger au niveau de la Cadc, alors que selon les nouveaux «élus», «ils ne représentent plus rien». D'autres vont même jusqu'à leur imputer, outre des actes de vandalisme, le fait que «La ville de Tizi Ouzou connaît des actes déplorables». Ces anciens «délégués» sont aussi accusés «de rouler pour une force politique». Bref, les esprits étaient surchauffés. Non seulement, les jeunes ne veulent pas des anciens «délégués», mais, en sus, ils leur interdisent de s'exprimer au nom de la commune. Un délégué fait lecture d'une déclaration, qui s'en prend assez vertement aux «délégués» ciblés avant que les contestataires, ne s'ébranlent vers le tribunal. A mi-chemin, certains jeunes, excités par les événements, ont fait irruption dans le siège de la permanence de la Cadc. De l'extérieur, on pouvait entendre des éclats de voix et quelques bruits de sièges. Selon un membre de la Cadc, «les jeunes auraient déchiré quelques papiers et jeté le télécopieur au sol...». Après cette petite algarade, vite apaisée par certains délégués, la foule s'ébranle vers le tribunal, où elle a marqué une halte pour scander des slogans hostiles aux mis en cause et confortant ainsi la JSK, partie plaignante. La nouvelle coordination de la commune reproche aux anciens délégués, dans la déclaration lue devant l'hôtel Belloua «d'avoir participé à la clochardisation de la cité» et «d'avoir tenté d'embrigader le mouvement citoyen à des fins maffieuses». La voix de la nouvelle coordination a été quelque peu ternie, il est vrai, par ces gestes de violences commis à l'égard du siège de la permanence de la Cadc. A telle enseigne que des personnalités et des partis politiques, à l'égard de la fédération du FFS, ont condamné ces dérives. Pour ces derniers, «on ne lutte pas en utilisant des méthodes de violence, mais des actions pacifiques, seules payantes». Ainsi donc, le mouvement citoyen est violemment interpellé pour trancher la question de représentativité. Il semble urgent que les choses soient éclaircies, avant que des dérapages plus sérieux ne soient enregistrés !