La déferlante Daewoo, Samsung et LG en Algérie ce sont eux. Les Sud-Coréens, présents en force dans notre pays par un investissement productif pur. Pour la première fois, un président algérien leur rend visite. Chez eux. Pourtant et en dépit de l'incommensurable distance qui sépare les deux nations, il est évident que le volume d'échanges commerciaux entre Séoul et Alger est nettement supérieur à celui qu'entretient la capitale algérienne avec ses plus proches voisins du nord méditerranéen. C'est tout le paradoxe d'un partenariat qui a vu le jour à l'orée des années 90 et qui ne cesse de prendre de l'ampleur, satisfaisant tour à tour le désir de développement des Algériens et le vorace appétit d'investissement des Coréens dont l'ambassadeur à Alger, M.Park Dac Won, estime à juste titre : «l'Algérie est l'un des meilleurs endroits au monde pour les investissements, en dépit de la distance, une distance qui va être surmontée par la loi sur les investissements en Algérie et qui est suivie avec un intérêt accru par les entrepreneurs coréens», propos qu'il a émis juste la veille de la visite du président Bouteflika en Corée du Sud, lequel est finalement arrivé hier, lundi, à Séoul pour une visite d'Etat de quatre jours. Un séjour voué à renforcer les liens diplomatiques et commerciaux entre les deux pays. Après sa rencontre avec son homologue sud-coréen, M.Roh Moo Hyun, au programme du président algérien, des entretiens avec des chefs d'entreprises coréens et des visites de plusieurs sites industriels. Mais c'est surtout au cours de la rencontre au sommet prévue pour aujourd'hui que les deux hommes discuteront «des voies et moyens de promouvoir les relations bilatérales et la coopération sur la scène internationale», un thème qui contraste avec la très récente instauration de liens diplomatiques - janvier 1990 - entre les deux gouvernements, ce qui dénote la volonté commune de poser les jalons d'une coopération orientée vers le futur. A la faveur de cette visite d'Etat, il est attendu la signature de trois accords : le premier portant programme d'échanges culturels et scientifiques alors que les deux autres porteront, l'un sur le transport maritime et l'autre sur un fonds de coopération en direction des services publics, particulièrement la santé qui bénéficie à ce titre et sous forme de crédit concessionnel pour la construction d'un hôpital de 120 lits à Khenchela et de l'institut du rein à Blida. L'envol commercial ainsi réalisé serait en partie dû, du moins selon la version officielle, grâce à la commission mixte algéro-coréenne dont la première réunion s'est tenue en novembre 2001 à Séoul. Et qui a eu pour résultat la signature de la convention sur la non-double imposition et la prévention de l'évasion fiscale, du mémorandum d'entente sur les consultations entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, l'accord sur la coopération portant programme d'échanges culturels 2002-2003 et enfin, l'accord de coopération entre l'Institut supérieur maritime de Bou Ismaïl et la «Koréa Maritime University». Il est attendu que la deuxième session de cette commission mixte se tienne à Alger, début 2004. Rappelons que les Coréens ont fait don d'un million de dollars pour la construction du projet de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, suite à une convention signée en 2002.