Un prix qui aurait dû couronner sa longue carrière depuis longtemps. L'Académie suédoise a rendu son verdict, le prix Nobel de Littérature 2012 a été décerné jeudi 11 octobre, à l'écrivain chinois Mo Yan, récompensé pour une oeuvre qui dépeint avec réalisme l'histoire de son pays selon les membres de l'Académie. Malgré son parcours littéraire et son engagement à tous les fronts, membre de l'Académie française, Assia Djebar n'aura pas eu cette année le prix Nobel. Un prix considéré comme étant la plus haute distinction dans le monde de la littérature. Il confère à celui qui le reçoit plus de notoriété, de célébrité et de prestige. Il le fait rentrer dans un cercle très fermé où seuls sont admis ceux qui ont amélioré le sort de l'humanité. Un profil bien rempli de la part de l'écrivaine d'expression française Assia Djebar qui s'est vouée tout au long de sa vie à un combat des plus nobles. Des tragédies historiques qui ont marqué son écriture, telles que la guerre d'Algérie et son engagement en tant que femme. Un prix qui aurait du couronner sa longue carrière depuis longtemps. Qu'est-ce qui a pu motiver le jury de Stockholm de reporter inlassablement un prix Nobel amplement mérité par notre représentante Assia Djebar? Cela étant, Mo Yan, 57 ans, est le premier auteur de nationalité chinoise, ayant écrit son oeuvre en langue chinoise, à recevoir ce prix depuis sa création en 1901. Né en 1955 au sein d'une famille paysanne du Shandong. Auteur de pas moins de quatre-vingts romans, essais et nouvelles dont une partie traduite en français. Selon l'académie suédoise «Mo Yan, en associant imagination et réalité, perspective historique et sociale, a créé un univers qui, par sa complexité, rappelle celui d'écrivains tels William Faulkner et Gabriel Garcia Marquez, tout en s'ancrant dans la littérature ancienne chinoise et la tradition populaire du conte», un écrivain qui a su à travers «un réalisme hallucinatoire», «conte, histoire» à composer des oeuvres majeures telles que sa première publication «Le Radis de cristal» (1986) qui dépeint la vie paysanne telle que l'auteur l'a vécue dans son enfance, racontée par un enfant qui ne parle pas. Un roman, qui a inspiré son auteur, à choisir son nom de plume, «Guan Moye» qui signifie «Ne parle pas». Des oeuvres de par leur ambitions et leur quantité qui retiennent en toute évidence l'attention. Le prix aura cependant vacillé parmi quelques noms célèbres revenant le plus souvent du côté du poète Adonis le Syro-Libanais, Alice Munro, écrivaine canadienne, l'écrivain américain Philip Roth et donnée comme favorite selon la presse suédoise, Assia Djebar, auteure de la très estimée «Nulle part dans la maison de mon père» qui a été traduite dans plus de vingt langues. L'auteur du célèbre roman «La Nouba des femmes du mont Chenoua» adapté notamment au cinéma, n'aura pas eu de chance cette fois-ci mais une grande consolation, au vu des prix innombrables qui lui ont été attribués ainsi qu'une reconnaissance profondément indiscutable. Un bon nombre de ses oeuvres, sont lues depuis quelque temps en suède et ce, même à travers les ondes de leurs radios. Mo Yan n'étant pas moins méritant, au vu d'un travail colossal pour lequel s'est consacré l'écrivain chinois. La Fondation Nobel a diminué cette année la récompense de 20%, à 8 millions de couronnes (929.000 euros) qui seront accordées au nouveau lauréat.